Critique de Bassae par Flip_per
Essai méditatif sur l'âme d'une architecture sacrée, le temple d'Apollon à Bassae. Excellent texte autour de fascinants mouvements d'appareil cherchant à capter l'invisible.
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le 6 oct. 2023
Retour sur le fascinant court métrage de Jean-Daniel Pollet sobrement nommé Bassae. A peine neuf minutes de pure expérimentation visuelle et poétique, le film s'interrogeant sur où, comment et pourquoi filmer le Temple d'Apollon de la cité-titre, et surtout de quelle manière placer sa caméra au gré de chaque recoin du monument massif et ancestral.
De la même façon que dans l'incontournable Méditerranée Jean-Daniel Pollet réalise son film avec une précision d'une remarquable limpidité plastique. Souvent proches du trompe-l’œil les images de Bassae distillent leur relief avec une lenteur à la fois métronomique et hypnotique. Aride et lyrique Bassae transmet sa modernité par l'entremise d'une place importante accordée au texte savamment lu par Jean Negroni : voix-off d'une beauté austère mais captivante cette musique des mots, propre et énigmatique, fait corps avec la forme rectiligne des plans de Pollet. C'est cadré au cordeau, monté avec intelligence et baigné d'une bouillonnante nuée sauvage...
Bassae semble - pour un bon nombre de cinéphiles et théoriciens du Septième Art - catalogué dans le registre cinématographique du documentaire... Verdict critique entièrement discutable, tant ces quelques minutes de pur cinéma s'affranchissent de toute étiquette ; elles sont à la fois une proposition poétique entièrement assumée, une étude sur la manière de réaliser un reportage honorant le passé et une lecture suivie indissociable de la beauté des images. C'est superbe et indélébile.
Créée
le 12 mars 2020
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