Une œuvre profondément tragique sur l'essence du Batman


La vengeance empoisonne le cœur Bruce, je crains toujours que vous deveniez cela même contre quoi vous luttez. Chaque nuit vous marchez au bord de l'abysse mais vous n'êtes jamais tombé et je remercie Dieu de tout mon cœur pour cela.




Le véritable chevalier noir



Qui n'est pas nostalgique de la grande série animée de Bruce Timm que l'on regardait tous durant notre enfance : " Batman. " Une œuvre mythique avec son générique épique et unique dans son genre. Une proposition d'une grande qualité qui eu droit de la part de Warner à une adaptation en long métrage : « Batman contre le fantôme masqué. » Réalisé par Bruce Timm et Éric Radomski, Batman contre le fantôme masqué est une adaptation fidèle de la série animée avec un contenu adulte mettant en avant la complexité psychologique des personnages qui gravitent dans le monde obscur de Gotham. Une vision noire profondément ancrée dans l'univers fantastique de l'homme chauve-souris sans pour autant s'écarter du prisme dramatique tortueux du personnage. Un long-métrage ayant une mission pour le moins atypique en devant servir d'origin story mais aussi de conclusion à la série animée. Un film qui fut malheureusement un échec au box-office et fut considéré comme une grosse perte. Un échec au box-office dû à une faible promotion, ainsi qu'à une incompréhension globale de la part du public familial qui pensait regarder un film d'animation pour enfants, et non quelque chose de profondément tragique et cinyque. Pour autant, Batman contre le fantôme masqué est une adaptation solide du feuilleton qui possède de nombreuses qualités scénaristique et artistique.


Techniquement, les moyens sont là, on se régale des plans iconiques étalés sur des vastes champs de vision en profondeur. L’animation est fluide et inventive. Les décors sont un point capital de l'oeuvre que le duo construit sur une caractéristique Shakespearienne à la résonnance funeste. Une ornementation qui a du sens et qui vient murer l'existence des personnages. La mise en scène possède une atmosphère lugubre, gothique et envoûtante qui facilite une plongée dans la ville de Gotham. Une construction atmosphérique appuyée par une musique macabre unique. Une composition en parfaite harmonie avec la vision du chevalier noir. Une élaboration musicale au top du top signée Shirley Walker, qui favorise un impacte dramatique non négligeable. Une bande originale ténébreuse et mélancolique avec des titres extra-ordinaires comme : "Batman's destiny", ou encore "main Titre". Les champs de cœurs sur fond d'intonation bruyante en fond un thème phare impérial qui colle royalement avec les justiciers. On croirait entendre une complainte émanant directement de la souffrance éprouvée par Batman.




  • HAHAHAHAHAH ! Mais dîtes-moi, vous ne vous seriez pas trompé de numéro ? Laissez votre message après le cri sonore.

  • NON ! PAR PITIÉ ! NON ! N… HA !



Le récit est d'une noirceur abyssale et se projette bien plus loin qu'une simple confrontation entre le bien et le mal. Une approche nuancée autour d'un Batman abouti, confronté à un mal qui n'est pas aussi caricatural qu'ont pourrait le croit. Chaques actes entraînent son lot de conséquences. Une vie entière à lutter contre un mal infatigable au point de dissoudre l'âme de Bruce afin que ne subsiste plus que le Batman. Une approche fascinante où on découvre que Bruce déteste son alter ego costumé et qu'il ne rêve que d'une chose : "l'enterrer à jamais". Seulement, sa vengeance est telle une tumeur qui ne cesse de se développer plus intensément en lui et qui refuse de se retirer. Une lutte veine, dont il ne sortira jamais vainqueur. Batman est et sera toujours le grand perdant de cette fresque. Un insuccès qui n'est autre que le revers d'un idéal qui n'est basé que sur l'amertume et la colère. Il est prisonnier des souvenirs traumatiques liés à la mort de ses parents auxquels il a fait une promesse : «LA VENGEANCE ». Ça ne sera jamais finit pour lui, et jamais il ne connaîtra la paix. Le dernier plan (qui est d'ailleurs ma séquence favorite), illustre cette fatalité durant une scène autant somptueuse que dramatique et mortuaire, où en définitive, Batman assume pleinement son sacrifice et ses responsabilités de protecteur de Gotham.


On découvre un Batman épuisé, usé et abattu par son passé, mais qui na d'autres choix que de continuer jusqu'au bout. L'histoire jongle avec brio entre le présent et le passé, nous faisant découvrir bon nombre d'éléments intéressants comme la genèse du héros. Un récit avant tout basé sur la vengeance qui en explore avec pertinence et intelligence les thématiques délicates, ainsi que les résultantes qu'elle engendre. Une tare vengeresse impactant la vie de tous les jours jusqu'à une impossibilité à pouvoir aimer son prochain. Le fond de l'intrigue se révèle être une histoire d'amour loin des clichés, qui va offrir énormément de révélations sur la facette du Batman, et surtout sur celle de Bruce Wayne. En parlant de Bruce Wayne, cette version est la meilleure adaptation de lui faite à ce jour. On découvre un Bruce terriblement humain, à la psychologie fragile, tortueuse et mélancolique qui s’est dans sa vie trop souvent retrouvé confronter aux ténèbres et à des dilemmes dont il ne pouvait à chaque fois que sortir perdant. Il passe constamment son temps à ressasser le passé et à se morfondre face à ses souvenirs qui sont pour lui une vraie plaie ouverte. Il est passionnant de voir le dilemme qui se joue entre Batman et Bruce Wayne, qui essaie malgré tout de faire la part des choses en mettant de côté ses problèmes pour pouvoir porter le masque du Batman et arrêter le fantôme masqué. Sous le costume mythique de l'homme le plus fort du monde se cache un personnage plus fragile que jamais, proche de la rupture. Se sentant coupable de ne pas pouvoir tenir la promesse faites à des parents, se sentant coupable de pouvoir goûter au bonheur et à l'amour alors qu'eux sont mort, se sentant coupable de ne plus autant souffrir de leurs morts qu’aux premiers jours, et se sentant coupable de pouvoir être libéré de toute culpabilité le liant à la mort de sa famille en acceptant de quitter Batman pour se consacrer à son amour. Voilà le choix terrible auquel il doit faire face. Choisir entre tenir une promesse faite à ses parents en devenant le Batman et en vivant toute sa vie dans les ténèbres, ou vivre pleinement sa relation avec la femme qu’il aime en abandonnant sa part de ténèbres. Un choix compliqué car les deux sont incompatibles.




  • J’oublie ta conduite si tu promets de me rendre un tout petit service à moi tout seul.

  • D’accord. Lequel ?

  • J’EN SAIS RIEN DU TOUT ! J’AI PAS ENCORE RÉFLÉCHI À LA QUESTION !



Chaque détail à son importance : la rencontre initiale entre Bruce et Andréa se passe dans un cimetière, cimetière qui jouera un rôle essentiel dans cette fréquentation avec une relation amoureuse qui commencera devant la stèle des parents Wayne. Comme si de cet amour, seul une tragédie pouvait en découler. Chaque fois que le couple semble se rapprocher et se projeter dans un futur paisible un événement vient à les freiner. Une altercation contre des bandits, un père insatisfait... Mais le plus impactant et symbolique passage vient de l'apparition d'une multitude de chauves-souris comme si la fatalité appelait Bruce à renoncer à l'amour pour devenir Batman. Par ailleurs, l'acte final vient à se passer là où les deux tourtereaux se sont promis un amour éternel. L'ancienne exposition de la cité futuriste pleine de promesse découlant de leur amour qui est devenue la tanière du sinistre Joker, et le point crucial de l'affrontement final. Une allusion très métaphorique, représentant le Joker comme la noirceur résultante de la destruction de l'amour entre Bruce et Andréa. La belle cité est à présent pourrie.


Peut-on clôturer cette saga s'en y inclure le pire ennemi du Batman : "Le Joker", qui n'est certes pas le méchant principal mais qui est au centre de cette histoire. L'on y voit le passé de ce personnage insaisissable, qui il était avant de devenir le "joker". Plus surprenant encore, on y voit sa mort, du moins ça devait l'être à la base vu que Bruce Timm devait conclure la série Batman avec ce film qui reviendra au final pour la saison deux, qui sera considérée comme moins bonne que la première à cause du changement du design des perso et de là sortie de Timm . Pour beaucoup, ce film marque la vraie fin des aventures de Batman avec la mort du Joker, et je partage ce constat.
Cela fait toujours plaisir de voir un nouveau personnage "Le fantôme Masqué" qui a été créé exclusivement pour le film. Tueur implacable en quête de vengeance. Un antagoniste qui symbolise ce qu'aurait été Batman s'il aurait passé le cap de tuer ses ennemies. Le "fantôme masquée" est un personnage énigmatique cruel à la facette psychologique très intéressante, qui représente en soi la face diabolique de l'homme chauve-souris.



CONCLUSION :



Avec Batman contre le fantôme masqué, Bruce Timm présente une vision personnelle du chevalier noir, à travers une synthèse visionnaire fondée depuis une institution symbolisée par une série culte. Déprimant, sombre et intelligent ce long métrage marque la fin d'une épopée nostalgique par une illustration complète du justicier le plus connu de tous les temps. Une proposition inespérée servie d'une technicité remarquable jusqu'à l'excellent doublage français autour du Batman et du Joker.


Batman et le fantôme masqué est le top de l'adaptation cinématographique, tout simplement parce que ses auteurs ont su comprendre et transmettre la valeur profonde et essentielle de ce super héros hautement tragique et mystique.



Que la farce soit avec toi.


B_Jérémy
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 100 de mes meilleurs films tous genres confondus. et « Halloween 2022 », des têtes vont tomber "MOUHAHAHA"

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le 17 déc. 2018

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