Snyder fait bien son film, le montage est souvent bon.
Pour autant les scènes d'action sont monotones et sans vraiment d'enjeux, si ce n'est montrer qu'on a du budget et qu'on sait utiliser une caméra.
Tout le reste du film parvient à maintenir le questionnement moral avec une mise en perspective politique moderne, mais s'effondre totalement quand il s'agit de traduire cela par de la matière visuelle. Parce que l'action, par la matière visuelle peut aussi rendre compte du crépuscule de la morale.
De quoi traite-t-il? Des héros modernes boursouflés d'orgueil qui s'unissent quand il s'agit de sauver maman. C'est pour les parents qu'ils ont construit une idée de justice, pour l'un articulé autour de la vengeance, pour l'autre articulé autour de sauver les gens, mais on arrive au même résultat : a t on le droit de sauver les gens contre eux mêmes? Doit on utiliser tous les moyens pour sauver les gens?
On trouvera pas beaucoup de réponses dans ce film, si ce n'est l'angoisse sourde hollywoodienne qui sait toujours exprimer d'abord ses angoisses plutôt que celui du monde et bien souvent les angoisses d'Hollywood sont celles du monde également. La juge qui choisit de laisser le peuple choisir meurt alors que les héros solitaires survivent et continuent d'avoir leur emprise du monde, comme si ce monde ne laissait plus de place qu'à des démiurges, laissant le peuple de côté. Cela raisonne de manière glaçante avec Poutine, et Trump. Mais pour Syner cela n'est pas très grave, le monde ne peut être sauvé que par des héros individualistes, il ne croit pas beaucoup, comme ses héros, que le peuple a son mot à dire, d'ailleurs, il n'a pas grand chose à dire comme dans chacun de ses films et c'est sans doute ce qui est le plus glaçant, car ses films produisent ce qu'ils dénoncent.