De l'escroc on s'en fout un peu.
Ce qui compte c'est l'analyse de la dialectique du pouvoir.
Breillat annonce la couleur :
-Ce sera sans pitié pour elle et pour lui, par masochisme.
Breillat est fière, alors elle se venge, le film aurait pu commencer de 1000 façons, mais la manière dont Breillat le commence annonce d'entrée qu'il n'y aura pas de pitié, ni pour elle, ni pour lui, et que cette ouverture c'est son domaine, son champ de la domination, l'image.
La voir agonir, sans attirer aucune empathie est la force de Breillat, aucun des personnages n'attirent notre sympathie, d'ailleurs Breillat, n'en veut pas.
On n'existe pas, dans cette mise scène, en tant que spectateur, mais on existe en tant que justification créatrice de sa perversité. Dans son cinéma, ce sont d'abord les spectateurs qui sont en position de faiblesse.
En refusant la psychologie, en regardant les formes, la précision chirurgicale des interactions nous conduit, non pas à l'intériorité mais à la prise de décision.
Si au départ, le film se concentre sur un rapport, et si de manière caustique, elle se brise autant, pour mettre en lumière la veulerie de l'escroc, même si elle n'y croit pas trop elle même, ce qu'elle croit, c'est que d'habitude lorsque 'elle se met en danger, elle sait que c'est ce vertige qui la fait créer et s'y s'échapper. Pas Là.
Si bien qu'ici le film s’aventure ailleurs, si l'argent est le pilier structurant du film c'est qu'il faut y voir une leçon de morale.
Mais je crois qu'on peut y voir aussi une analyse de la crise économique, Breillat chancelante, seule, donnant son argent hagarde, alors que cela défit toute raison, d'ailleurs sa raison, elle l'a, elle sait que c’est beaucoup. Mais à un moment, moralement, elle perd le file, elle ne sait plus déterminer quand c'est abusif. Elle a perdu son sens moral.