De Man of Steel, je gardais une mauvaise impression causée par la énième réécriture du personnage de Superman, mais surtout de la destruction soudaine de Metropolis par un héros à peine découvert par le monde et qui semblait être finalement assez bien acceptée par ses habitants.
Du coup, le postulat de départ de Batman v Superman, mis en images dans les premières minutes du nouveau film, m'a rassuré : Non, le monde n'a pas trop accepté les actes de l'extraterrestre, et encore moins Bruce Wayne qui a perdu quelques employés dans l'affaire.
Et après, le film s'effondre lamentablement.
Je ne sais même pas par quoi commencer.
D'abord, ce "nouveau" Batman est introduit en vitesse. L'histoire, on la connait : un garçon se balade avec ses parents, ils sont tués, il devient Batman. Très bien. Sauf que ce Batman là, sa ligne de conduite, est aux antipodes de ce qu'on a pu voir jusqu'à présent. Il tire à balles réelles, il ne neutralise pas; il tue. Et son Alfred n'est clairement pas son garde-fou.
Du coup, son "origin story" n'est pas celle de la trilogie de Nolan, ni celle des films précédents. Elle n'existe pas, donc on ne sait pas trop à qui on a affaire.
Ensuite, Lex Luthor...
Comment dire...
Jesse Eisenberg est un bon acteur, ok. Sauf que son Lex Luthor est une version augmentée de son Mark Zuckerberg dans The Social Network. Et pour renforcer son côté "je suis un génie", il parle vite, il utilise de grandes phrases, ça n'a aucun sens, mais c'est pas grave : c'est un génie qu’on vous dit.
Enfin... Wonder Woman....
Alors, oui, d'accord, il faut commencer à mettre les bases du film Justice League, on sait.
Mais alors si c'est pour faire rentrer une histoire sans saveur dans un film qui pêche déjà par son scénario principal, ce n'était pas la peine.
Car l'un des nombreux soucis de ce film, c'est aussi sa volonté de raconter 10 trucs en même temps, sans en donner la moindre explication.
Prenons exemple sur ce rêve de Batman qui se termine sur un élément totalement "WTF" qui sera sans doute expliqué dans le neuvième film Batman qui sortira en 2053, mais aujourd'hui, ça embrouille plus qu'autre chose.
Donc voilà : un Superman qui n'a pas trop l'air de se remettre en question, un Batman en mode "vendetta", des méta-humains, un méchant qu'on te balance comme ça parce qu'il reste 20 minutes de film à combler et enfin une impression violente que des actes entiers du film sont passés à la trappe pendant le montage...
Ce Batman v Superman est un joli ratage comme on en fait chaque année à Hollywood.
C'était peut-être à prévoir, mais à ce niveau là, on croise les doigts pour qu'il décroche quelques Razzie Awards (et ce n'est même pas la faute de Ben Affleck).