Attendu comme un objet religieux par les fans de DC et la confrérie geek, le film de Snyder ressemble à un pur produit formaté dans les grandes largeur par la Warner en commettant des scories impardonnables. Si le métrage démarre de façon habile en se réappropriant nos Bat-souvenirs et montant en parallèle la fin du film précédent avec la traditionnelle métaphore de la tragédie du 11.9.2001, le rendu "Watchmenien" ressuscite les allégories visuelles de bonhomme et promet de l'iconique, de l'épique, du sacré. Et bien non!
Durant 10mn on y aura cru et la descente s'avère sévèrement amère.
Le récit patine dans des combines d'un autre temps et seule la résurrection d'un chevalier noir en mode Punisher nous empêche de sombrer dans les abimes du désespoir d'une chimère cinéphilique. Le caped-crusader torture, flingue, montre les crocs et assène une cruauté assez inattendue dans l'univers DC nous montrant son jour "Millerien" à travers des références à son génial "Dark knight returns". De son côté, l'homme d'acier passe son temps à sauver le monde (magnifique séquence de sauvetage lors d'une inondation, le seul pour le personnage, soit 30 secondes) et conforte son image de Dieu vivant en prenant des bains de foule et en exacerbant les tensions lors des ses missions, ambiance au centre des préoccupations du film. La majorité de celui-ci verra Wayne maudire Kent et même jurer! Mais deux-trois grossièretés ne peuvent masquer des péripéties en pilotage automatique, Eisenberg en mode sociopathe narcissique déroulant son machiavélisme chevelu à l'encontre des personnages, insupportable au bout de 5 phrases d'une bêtise assez consternante tout comme des dialogues en majorité désarmants de candeur et déjà écrits en kilomètres dans des blockbusters antérieurs. Alors, à défaut de quitter la salle, on attend le fameux duel christique entre les mastodontes en s'infligeant du Luthor, du Lane et du Alfred en mode Morgan Freeman dans la trilogie de Nolan. Au bout de presque deux heure : jackpot, un Kryptonien vénère et un Gothamien ivre de vengeance...Un affrontement bien moins spectaculaire que ne le laissait présager la campagne marketing (moins de cinq minutes) et plombé par un twist verbal final à faire passer les quiproquos des comédies polissonnes Italiennes pour du Baudelaire! A partir de ce moment d'une stupidité dévastatrice, Snyder (Plutôt la Warner) nous assène le coup de grâce en sortant un Doomsday (Sorti de la trilogie du "Hobbit", merci Tatopoulos nous resservant les mêmes créatures depuis des lustres) du placard et en rameutant par la même occasion Gal Gadot (Point plutôt positif au vu de l'ingratitude des séquences) afin de livrer la baston finale torchée avec mépris et calquée sur 15 années de films de super-héros, la laideur et l'absence d'ambition émotionnelle en plus. L'issue du combat, à la malhonnêteté somme toute terrassante d'opportunisme et de connerie d'exécutif achève le produit en flinguant le personnage crée par Bob Kane qui part dans une positive-attitude en contradiction avec le pendant Miller du personnage. Pour résumer, écoutez la BO plutôt!