Si depuis quelques années Marvel domine les écrans de cinémas avec ses films, 2016 semblait être l'année de la riposte de DC avec plusieurs sorties, notamment « Batman vs Superman : Dawn Of Justice » qui avait suscité une grande attente au prés des fans de la maison de comics. De plus que le réalisateur choisit pour mettre en scène le combat entre le chevalier noir et le kryptonien n'était autre que Zack Snyder qui avait déjà réalisé des films comme « The Watchmen » et « Superman : Man Of Steel ». Et si il est une chose de sûr avec les films de Snyder, c'est qu'ils font débat, et ce « Batman vs Super » ne fait pas exception à la règle.
« Batman vs Superman : Dawn of Justice » pose une question bien connue des amateurs d'adaptations cinématographiques, celle de comment adapter une œuvre à un support qui n'est pas le sien. En effet, Batman et Superman font partis de ces personnages de la pop culture parfaitement intégrés par le grand public de manière générale. Et c'est là qu'est le problème, dans le fait que nombre de gens connaissent et s'identifient aux deux personnages, sans pour autant les connaître autant qu'un lecteur de comics assidu. Il faut encore ajouter à cela que le film à pour but d'introduire les personnages d'un futur film « Justice League », et tout cela en deux heures trente, là ou Marvel avait pris le temps de présenter chacun des personnages de son film « Avengers », « Batman vs Superman » devait réussir le pari d'arriver aux même fins en un seul film. Autant dire que le défi s'annonçait perdu d'avance au vue de la complexité des univers DC Comics. Et certes, le film parlera distinctement aux fans des deux héros dans ses partis pris d'adaptations, mais restera dans beaucoup de moments inutilement compliqué aux yeux des néophytes. Et c'est ici que réside l'un des principal problème du film.
Le premier point positif de ce « Batman vs Superman » est la mise en scène de Snyder, qui avait sut faire de Superman, avec « Superman : Man Of Steel », un personnage plus sombre et plus mature que ce à quoi le public était habitué , et qui continu sur sa lancée en montrant cette fois-ci un Superman perdu, dans un monde le traitant au mieux comme une divinité surpuissante, et au pire comme la plus grande menace potentielle n'ayant jamais foulé le sol terrien. Et face à lui se dresse un Batman violent faisant respecter la justice à sa manière, allant même jusqu'à marquer des criminels au fer rouge, et entendant bien mettre fin à la menace que pourrait représenter Superman. Là est donc tout l'enjeu du film, la question de l'homme face au divin, mit en scène à la fois par l'opposition de Batman et Superman au cour du film, et par toute la première partie, ou les êtres humains tentent d'imposer à Superman leur puissance politique afin de se mettre hors de danger, ce à quoi Superman essayera d’adhérer dans son désir d'acceptation de soi par la race humaine.
Mais la mise de scène de Snyder reste la plus immersive durant le début du film, qui s'ouvre sur le combat final du général Zod et Superman de « Man Of Steel », perçut par Bruce Wayne, c'est à dire à échelle humaine. Cela donne un début de film à la fois très immersif, et faisant le lien entre les deux histoires. Arrive ensuite la scène de l'assassinat des parents de Bruce Wayne, rapide et efficace, qui ne tombe pas le piège de s'étendre sur la genèse de Batman, déjà maintes fois adapté.
Alors certes, il est tout de même des moments ou Snyder abuse des éléments qui le caractérisent, avec notamment l'utilisation de ralentis à outrance, et à des moments ou ceux-ci ne sont pas réellement utiles, comme par exemple sur un plan de Ben Affleck en train de marcher. Mais le pire à ce niveau reste le méchant final : Doomsday, qui, en plus de ne servir que de prétexte à un final beaucoup trop explosif et numérique, est clairement fait avec des images de synthèses vieilles d'une dizaine d'années.
Pour ce qui est des principaux problèmes du film, ils résident presque tous dans l'écriture de celui-ci. Car comme dis précédemment, il est impossible de condenser en un seule film les univers posés et approfondis par les comics de Batman et de Superman. L'histoire apparaît donc comme chaotique aux yeux des non initiés. Mais en plus de cela, le film s'encombre de sous intrigues sans intérêts, comme l'histoire niaises entre Loïs Lane et Clark Kent alias Superman, n'apporte absolument rien au développement de l'histoire. Il faut ensuite ajouter à cela plusieurs personnages sous-développés, qui auraient mérités plus de temps à l'écran, comme le personnage d'Alfred le major d'homme de Bruce Wayne, ou encore celui de Wonder Wooman. Qui bien que les bandes annonces semblaient montrés une place importante dans l'intrigue pour la guerrière, il n'en n'est rien, et inutile reste encore la meilleure façon de caractériser son rôle dans le film.
Mais comment ne pas parler de l'écriture de « Batman vs Superman » sans évoquer ses dialogues qui semblent n'être qu'un amoncellement de répliques se voulant cultes, et ceci durant la totalité du film. Rendant le résultat final nanardesque au possible, car couplé au rythme assez lent du film, ou de la première partie en tout cas, cause une rupture entre certaines situations et les réactions des protagonistes, parfois voulu, mais involontaire dans la plupart des cas.
Un des autre point ayant fait débat, est le choix de Ben Affleck dans le rôle de Batman, celui-ci ayant déjà interprété le personnage de Matt Murdock dans le film « Dardevil ». Beaucoup de fans du chevalier noir avaient alors exprimés leurs craintes quant à ce choix. Et pour ce qui est du résultat à l'écran, l'acteur s’avère être un très bon Batman, mais un mauvais Bruce Wayne. Le coté positif de ce choix, est le travail corporel effectué par l'acteur, qui apparaît comme une montagne de muscle puissante, ce qui correspond bien au personnage de Batman dans le film, accentuant le coté violent et bourrin des combats. Notamment lors du combat entre les deux justiciers. Mais cet aspect est contre balancé par le jeu de l'acteur en tant que Bruce Wayne, qui ne semble pas réellement concerné par les éventements en train de se dérouler. Et c'est vraiment dommage, d'autant plus qu'une grande partie du film est justement consacré au questionnement de Bruce Wayne sur la menace que pourrait représenter Superman.
Et, l'autre point intéressant du casting concerne le personnage de Lex Luthor, interprété par Jesse Eisenberg, qui propose ici une interprétation du psychopathe manipulateur totalement différente de ce à quoi les fans sont habitués. Le personnage devient alors un jeune homme hyperactif manipulant sans scrupule des super héros, et si le personnage peut facilement paraître énervant à la longue, cette interprétation apporte tout de même un peu d'originalité au méchant iconique de la série Superman.
Au final, « Batman vs Superman : Dawn of Justice » n'est ni le pire ni le meilleur film de super-héro réalisé à ce jour. Il comporte des défauts comme des qualités, son principal problème étant au final son rôle de préquelle au film « Justice League », et le fait qu'il doive poser les histoires de tous les personnages DC présent dans ce prochain film. Il en reste néanmoins, malgré ses défauts, un bon divertissement bien réalisé, et qui tranche nettement avec l’esthétique des films produits par les studios Marvel. Il ne reste plus qu'à espérer que le futur film « Justice League » rattrape ses erreurs tout en améliorant encore cette série.