L'Affaire Nairomi

Œuvre trop ambitieuse pour le grand public qui la jugea trop sombre et trop complexe, Batman v Superman était pourtant un film puissant, gargantuesque et audacieux. Principalement critiqué pour son scénario alambiqué et incomplet, le long-métrage bénéficie d'une version longue mettant quasiment tout le monde d'accord. Les trous laissés dans le scénario sont ici comblés tout en garantissant un rythme plus ordonné, moins précipité et plus cohérent.

Faisant indéniablement partie de ces director's cuts changeant radicalement un film, l'Ultimate Edition de Zack Snyder apporte non seulement des réponses quant à ces zones d'ombre et un approfondissement de plusieurs personnages (dont une apparition inattendue de Jimmy Olsen) mais étoffe l'intrigue principale où nous découvrons concrètement l'enquête que mènent en parallèle Clark et surtout Lois pour démasquer les agissements machiavéliques de Lex Luthor, dévoilant tout le génie du personnage.

Parmi les nouveautés également, une violence plus graphique, les fesses de Ben Affleck et des séquences additionnelles entières avec notamment un témoin à charge (importante à l'intrigue), une experte en balistique (encore plus importante) ou encore — la plus célèbre — avec Steppenwolf, futur antagoniste de nos héros dans le catastrophique Justice League.

Ainsi, à l'instar du Seigneur des Anneaux ou de Il était une fois en Amérique, impossible de revoir Batman v Superman dans sa version ciné après avoir vu cet "Extended Cut", bien que le film en lui-même continue de souffrir d'une structure scénaristique axiomatique, commençant comme un thriller inquiétant pour terminer sa course dans un amas de CGI et d'explosions et contenant des séquences oniriques trop ambitieuses. N'en déplaise, cette suite frôle à sa manière le chef-d'œuvre, qui plus est dans sa version intégrale.