On ne le répétera jamais assez, La Cour des Hiboux est une des grandes réussites du reborn du chevalier noir. Non contents de nous gratifier d'une histoire sordide à souhait, Greg Capullo et Scott Snyder ont réussi le tour de force de hisser la bande de volatiles dans les sommets déjà bien fournis de la galerie noire de la chauve-souris.


Confier l'adaptation animée à Jay Olivia, l'homme derrière les deux parties de The Dark Knight Returns, était dès lors tout indiqué pour retranscrire à l'écran l'ambiance poussiéreuse et inquiétante d'un grenier abandonné propre à la cour des Hiboux.


Cependant, mêler l'arc narratif colossal et tortueux des hiboux et le dilemme Damian Wayne en une heure vingt, tout en espérant conclure les deux axes, est un projet au moins ambitieux, si ce n'est hors d'atteinte. On peut donc se questionner sur les motivations de J. M. DeMatteis lors de l'écriture du scénario...



Oiseaux de Proie



Damian, fils de Bruce Wayne et de Talia Al'Ghul, reprend la capuche de Robin. Entraîné par son grand-père, poussé par Batman, la rage incontrôlable de Damian est constamment en tension sous le credo "Justice, pas Vengeance".


Le film ouvre sur une longue scène nous permettant de rencontrer l'horrible Dollmaker. Dans ces 8 minutes superbement glauques, on comprend tout de suite l'enjeu que représente ce nouveau Robin : une sorte de créature de la nuit, un mini-batman débarrassé de morale. Si le reste du métrage s'était concentré sur cet aspect pour mériter son titre médiocre de "Batman VS Robin" (sérieux ??), pour sûr nous aurions eu un film équilibré.


Mais pour d'obscures raisons, l'arc complexe de la cour des Hiboux est mêlé à cette histoire de famille, gâchant une mine d'or potentielle.

Double Je



En voulant jouer sur les deux tableaux, Jay Olivia passe vraiment à côté des subtilités de la Cour. Les intrigues souterraines de Gotham ne sont qu'esquissées et rapidement passées en revue pour se concentrer sur Damian, clé de l'intrigue en vérité. Le fils de Batman devient son reflet, monstre du monstre, dédoublement physique et tangible de la personnalité de Wayne.


L'autre dualité entre Batman et l'assassin Hibou est cela dit subtilement introduite. Respectant le matériau d'origine, saluons l'effort réalisé pour poser les fondements de la psyché de Bruce Wayne depuis les news 52.


On regrettera cependant un film qui tente deux chemins distincts, pour finalement se diriger vers le moins intéressant en préférant suivre la piste Son of Batman au détriment de l'intrigue phénoménal des rapaces de Gotham...

AlainStarman
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vu en 2016 : encore une année productive...

Créée

le 9 févr. 2016

Critique lue 428 fois

1 j'aime

Le  Fléau

Écrit par

Critique lue 428 fois

1

D'autres avis sur Batman vs. Robin

Batman vs. Robin
FloBerne
8

Ah, la crise d'adolescence ...

Depuis quelques temps déja, DC Comics a décidé de se faire son propre "Marvel Cinematic Universe". Alors pour patienter la sortie des prochains métrages live de chez DC Comics, rabattons-nous sur...

le 10 juil. 2015

3 j'aime

Batman vs. Robin
Egor_Fòó_Kostine
6

Dernier trend de WB Animation qui ne rend pas justice au Batman

Une adaptation animé de "Court of Owls" très moyenne.(Suite au Son of Batman) Les derniers films animés des WB dans l'univers de DC ne sont pas à la hauteur des adaptations pre-52. Les personnages...

le 5 avr. 2015

3 j'aime

Batman vs. Robin
thetchaff
6

L'oiseau veut quitter son nid

J'aime beaucoup le principe des DTV animés de DC. Ils ont bien conscience de s'adresser à un public de niche, ce qui entraîne un budget allégé. Mais pour compenser cette contrainte ils réduisent la...

le 19 oct. 2017

2 j'aime

Du même critique

Calmos
AlainStarman
3

Cassos

Deux hommes désertent la ville pour s'évader de l'emprise des femmes. Loin derrière les valseuses, on sourit aux grandes phrases sur la vie de Marielle et Rochefort et aux gags bien potaches. Le...

le 6 févr. 2016

3 j'aime

The Pledge
AlainStarman
5

Battre en Retraite

Nicholson utilise parfaitement bien l'immense bagage cinématographique qu'il a accumulé en tant que type inquiétant et tourmenté, au service de sa vieillesse apparente que Sean Penn capte sous le bon...

le 5 nov. 2015

3 j'aime