Le bollockbuster © moderne ose absolument tout, et c'est à ça qu'on le reconnait

Prenant mon courage à deux mains et ma winchester dans l'autre (cit. Desproges), je me suis donc frappé deux bollockbusters (cit. Torpenn) en deux jours, et dieux que l'épreuve fut difficile !
Si le premier, Hunger Games, peut facilement être taxé de raisonnablement stupide (ce qui fera très logiquement dire à bon nombre d'entre vous que c'est une agréable réussite - tout est question de niveau cinématographique général-) le second dépasse toutes les bornes, la plus irrémédiable étant celle de la stupidité universelle.

Entendons-nous bien: je savais à peu près où je mettais les pieds. Ça fait longtemps que je n'ai aucun espoir d'être emballé par ce type de super production. Si je continue à me frapper des trucs de ce genre, c'est pour me tenir au courant de l'évolution du cinéma ado décérébré avec ce mélange de fascination et de stupeur infinie. Mais c'est ce genre de recul qui me permet d'être -parfois- beaucoup moins "déçu" que certains ici dans la mesure ou je ne peux être surpris que dans le bon sens.

N'en attendant presque rien, le très peu peut parfois suffire.

Ce qui est magnifique ici, c'est qu'avant même tout moment d'action (la première demi-heure, donc) aucune scène ne tient debout. Il y a dans l'incapacité des scénaristes à réussir un élément aussi basique que la présentation des personnages quelque chose de stupéfiant. L'absence totale de cohérence entre les deux ou trois premières scènes (présentation du jeune chien fou débile, son début de "carrière"? et la non-demande en mariage) laisse pantois.
Et ça va donc continuer crescendo.

Le nawak amusant, je suis pas forcément contre. Mais un minimum de second degré ou de clin d'oeil. Là ?
Du bateau-musée (armé et avec essence bien sûr) utilisé avec ses vétérans (qui étaient prêts et réunis) avec dérapage au frein à main jusqu'aux extra-terrestres dont pas une action ne peut se comprendre (je dis bien: pas une), aucune scène n'échappe à cet océan d'incommensurable bêtise absolue qui empêche toute forme d'empathie tellement on se sent en permanence insulté.
A moins que l'on ne soit là, dans cette forme absolue du Michael-Bayisme, devant l'invention d'un nouveau genre: la parodie triste.

A la fin, le héros est même satisfait d'avoir sauvé le monde alors qu'on ne voit pas ce qui empêcherait ces stupides aliens de revenir un quart d'heure après.
Je crois n'avoir jamais rien vu d'aussi tristement bête de ma vie.
Le plus désolant, c'est que forcément, il fera l'objet d'un culte, ne serait-ce que chez les admirateurs de nanards cosmiques.

D'ailleurs, j'ai fait le test infaillible: j'ai montré le film à ma jument, et dès les premières secondes, elle ria.
Na.

Créée

le 24 août 2012

Modifiée

le 24 août 2012

Critique lue 2.8K fois

63 j'aime

28 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 2.8K fois

63
28

D'autres avis sur Battleship

Battleship
Gothic
3

Battlecheap

J'annonce: l'idée d'adapter la bataille navale en film relève déjà de la plus grande stupidité, ou témérité, au choix. Dans tous les cas, il ne faut bien évidemment pas se lancer dans le visionnage...

le 2 avr. 2013

53 j'aime

16

Battleship
drélium
3

Battletoads

Ça y est, les vieux retraités de la Navy ont enfin leur film. Mieux que ça, ils jouent dedans et arrivent en rang au ralenti sur le pont de leur cuirassé façon Armageddon ***spoiler*** et sauvent...

le 23 mai 2012

40 j'aime

9

Battleship
Marvelll
4

Aliens teubés

Ne nous leurrons pas, Battleship ressemble furieusement à Transformers, si on m'avait dit qu'il s'agissait d'un spin-off, je n'en aurais été aucunement surpris. Quoiqu'il en soit, Taylor, ça a quand...

le 11 avr. 2012

40 j'aime

24

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

318 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141