On ne le répètera jamais assez mais les bons jeux vidéo ne font pas systématiquement de bons films (même d'animation). Et ça n'est pas qu'une question d'intrigue (ou d'univers) qui peut être plus ou moins facilement transposable.
A ce niveau, Bayonetta : Bloody Fate a, au moins, le mérite d'être un très bel exemple.
Visuellement cette adaptation est au top. L'animation japonaise rend à merveille ; tant le côté violent et épique des scènes d'actions que les séquences sensuelles du personnage principal.
L'histoire du premier jeu Bayonetta (puisque c'est celle ci qui est concernée) n'est pas idiote et offre à la fois des personnages sympathiques ainsi qu'un développement a minima correct.
Sauf que voilà, en dépit de ces deux bons postulats, la transposition dans un film d'animation d'une heure et demi ne fonctionne pas.
Même si l'on n'a pas joué au jeu, on comprend assez vite que le film suis le schéma narratif de ce dernier. Ce qui amène une succession de scènes d'action et de dialogues qui, dans un film, donne l'impression d'être complètement artificielle et sans cohésion. Le changement de ton n'étant que très rarement pertinent, on a parfois l'impression de frôler la schizophrénie.
Rétrospectivement, je me demande s'il n'aurait pas été plus intéressant de couper ce film en plusieurs OAV de moindre durée. Cela aurait sans doute permis de ne pas perdre l'attention du spectateur pour qui les séquences n'évoquent aucun souvenir vidéoludique.
En l'état, pour qui n'a jamais joué au jeu vidéo, les personnages secondaires sont inintéressants, l'univers général reste très obscur et certains passages semblent carrément absurdes (un ange voiture, seriously ?).
En définitive, si vous souhaitez connaitre l'histoire du premier jeu Bayonetta, je ne suis pas certain que Bloody Fate sois franchement mieux qu'une compilation de toutes les cinématiques trouvables sur Youtube. En revanche, si vous avez déjà terminé le jeu, vous pouvez considérer ce film comme une version condensée d'un mode théâtre.