Beach Shark
2.9
Beach Shark

Film VOD (vidéo à la demande) de Mark Atkins (2012)

« Il y a suffisamment de blondes dans ce film pour que tu te sentes concernée, Eline. »
Voilà ce qui m’a décidée, après de longues hésitations, à faire une critique pour cette dernière séance avant la rentrée du bien connu ciné-club Rxclellent. Remercions donc Lucie L. pour ce morceau de je-ne-sais-quoi que vous vous apprêtez à lire.

Parlons du film. Soyons honnêtes, on savait ce qu’on était en train de regarder. Une bouse intersidérale aux effets spéciaux vomitifs à souhait, un WTF total mais agrémenté de paires de seins par dizaines pour que la pilule passe mieux. Mais ça a quand même finalement dépassé notre entendement. La scène d’ouverture augurait déjà une ultraviolence : des motos de kékés sur un son de kékés, le tout avec moult cabrioles sur une, euh, une quoi ? Une plage avec un vrai désert sur une île américaine ? Ok. Soit. Passons.

Tout avait bruyamment commencé donc, jusqu’à ce qu’un aileron apparaisse dans le sable. Oui, un requin NAGE littéralement DANS LE SABLE. Bon, ensuite, un type meurt. Mais on s’en fout. Ce qui compte, comme le dit le flic philosophe du film c’est « d’envisager toutes les possibilités pour résoudre ce meurtre ».

C’est quand le beauf du siècle débarque avec ses lunettes de soleil aux verres jaunâtres que le pop-corn commence à ressortir spontanément de la bouche du spectateur. Il a la chemise grande ouverte, il pose ses pieds sur la table, c’est le beau gosse tombeur (enfin, techniquement…) et c’est le fils du maire. Et il veut organiser le festival de l’année. Sur la plage. Et sur la plage, y a du sable. Et le titre du film, c’est « Les dents de la plage » et ça parle de requins des sables (sic). Vous suivez ?

Les blondasses défilent au même rythme que les paires de boobs, c’est-à-dire au même rythme que les battements de mon cœur devant ce film qui va finir par me faire hyperventiler tellement il est nul. Et oui, maintenant c’est le spring break. Ça s’enjaille sur la plage, les DJs ambiancent à mort les… 30 figurant(e)s et le roux sur lequel on a tenu à faire quelques plans parce qu’il ne faut léser aucune minorité (j’aime bien les roux, oui). Un surfeur se gamelle comme une patate dans 10cm d’eau, Brenda veille au grain, Sandy kiffe la vibe et Jim est OKLM sur la colline. Voilà, le festival de l’homme de sable, ça craint du pâté.

Heureusement, les requins viennent relever le tout, un peu comme le piment d’Espelette sur un steak Carrefour, tu vois, c’est déjà un peu mieux, mais ça ne sera pas du Charal. Ils sont vaguement violets, pustuleux (mais pourquoi ?), luisants, bref, les effets spéciaux m’en ont fait perdre mon latin (et pourtant j’en fais tous les jours du latin).

Dieu merci le commandant Cousteau arrive et est prêt à sauver le monde. On le saura plus tard, mais ce petit génie s’est fabriqué un lance-flamme fait maison, grâce à internet, parce que, comme il le dit aussi bien que ma mamie « on trouve vraiment tout sur internet ». Cousteau n’est pas un idiot cependant, c’est un sacré capitaliste qui sait tirer profit d’une conjoncture économique particulière : c’est 10 000 balles pour faire disparaitre les requins des sables. Point.

Ensuite, pour le côté scientifique du film, on a du solide : l’analyse d’une dent de requin molle comme le gingembre mariné du resto japonais du coin nous apprend que les requins des sables se sont adaptés pour avoir « des avantages aérodynamiques dans le sable » qui leur permettent de « limiter les turbulences ». Et là, tout s’éclaire. La croqueuse est croquée (comprendre : la biatch-avocate vient de se faire avaler par un requin surdimensionné sorti du sable juste derrière elle) et le personnage principal devient un ersatz de Samy dans Scooby-Doo, balançant ses bras à droite à gauche.

J’ai vu une fille montrer ses seins à un château de sable en forme de requin (oui, parce qu’elle les montre pas aux garçons, voyons) et puis j’ai vu Brenda se faire découper en deux avec ses boyaux qui pendouillaient et son ex essayer de lui remettre les boyaux dans le ventre. A ce moment du film, j’étais dans le mal, comme on dit. Mais c’était avant que Cousteau fasse griller puis exploser les requins des sables au napalm pour les voir retomber en petits morceaux prêts à consommer (faites chauffer le riz, ce soir c’est sushis pour toute l’île).

Et d’ailleurs, je crois que je vais m’arrêter là, faire une critique à l’image du scénario de ce film et simplement vous dire de NE PAS REGARDER CE FILM (seuls). Pour finir en beauté, une petite citation : sachez que « les soirées sur la plage sont super mortelles !!! ». Ah ah. J’ai pas ri.

Mais merci aux membres du Rxclellent, c’était quand même une belle soirée. Maintenant j’ai envie de sushis.
ManouNyu

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