Dans cette série, il y a Rusard sans son chat.
David Tennant. L’argument est là. Tout beau, tout propre (l’argument, hein).
On m’a répété depuis je ne sais combien de temps qu’il fallait que je regarde Doctor Who, juste pour David Tennant, soit disant le type le plus génial de la terre. J’ai pas regardé Doctor Who, j’avais pas envie. J’ai regardé Broadchurch. Maintenant je veux regarder Doctor Who.
[Edit : Et maintenant, j'ai regardé Doctor Who, et ma vie est plus belle]
Bref, ce n’est pas la question (quoique, ça montre le superpouvoir batmanesque de David Tennant qui est juste parfait dans son rôle de flic mal luné et désagréable au possible). Au niveau du concept, Broadchurch, c’est plutôt simple : un meurtre, une enquête.
Ca aurait pu être comme toutes les autres séries policières, mais finalement, au bout des 8 petits épisodes, on n’est vraiment pas déçus. Au-delà de l’enquête, qui est très bien scénarisée, on a tous ces petits détails sur les personnages, sur les suspects, sur la petite communauté de Broadchurch qui donne une plus grande ampleur à l’intrigue. Et l'ambiance. Quelle ambiance ! Dès la fin du premier épisode, on est pris dans l'atmosphère suspicieuse de la ville, dans les relations gangrénées et par les magnifiques paysages des alentours. C'est bien, et c'est beau.
On assiste avec horreur au pouvoir dévastateur des ragots dans cette petite ville, à la difficulté pour un couple de rester soudé après la mort d’un enfant, mais surtout on voit se développer le personnage d’Ellie, qui n’est au début qu’un flic de campagne, dépassée par la situation, et qui finit par s’endurcir et presque prendre le pas sur son supérieur hiérarchique.
Les intérêts personnels qui se mettent en travers de l’enquête, les egos blessés et revanchards qui ressortent, bref, tout ça nous plonge dans une enquête de deux mois où on piétine avec la police, on s’enlise dans les mensonges avec les personnages, et où tous ces passés cachés finissent par ressortir.
Et la fin, inattendue, brutale, nous prend dans un étau, si bien qu’on espère presque pouvoir se dire qu’il y a encore erreur, qu’on va trouver un coupable qui rendra la conclusion moins douloureuse. Eh bien non. C’est même là un des intérêts de la série, me direz-vous. Aussi, le fait que les réactions post-enquête trouvent leur place dans le dernier épisode donne un peu plus de profondeur à l’histoire. Les conséquences s’impriment dans la petite vie sans histoires de Broadchurch et de sa plage, désormais tachée.
Pour terminer, je ne dirai qu’une chose : s’ils font aussi bien, vivement la saison 2 !