Bean
5.6
Bean

Film de Mel Smith (1997)

Mais pourquoi est-il si idiot ?

Suite au succès de ses célèbres aventures en série télévisée, le british Mr Bean, se voyait obtenir son tout premier film au cinéma en 1997. On ne sait pas grand chose de sa vie, et pourtant, on l'aime pour sa personnalité. Cette fois, il quitte sa maussade Angleterre pour le soleil des Etats Unis et devinez quoi? Il va encore se faire remarquer. Vous voulez muscler vos abdos et vos zygomatiques en même temps sans bouger du canapé ?


Prends garde Amérique car voici venir Mr Bean


Un ange déchu tombé du ciel? Un homme ayant subi un lavage de cerveau puis ramené par des aliens? Son générique, personne ne l'a oublié. C'est au début des années 90 que l'on faisait la connaissance d’un certain Mr Bean dans la série télé portant son nom. 5 saisons, des épisodes d'une durée de 26minutes, le succès des aventures de cet Anglais vivant dans le Nord de Londres était mérité.


Solitaire, tête en l’air (exemple : le coup de bout de mouchoir resté dans une des narines), pantouflard, vieux garçon, quasiment muet, une mentalité de gosse de 10 ans, égoïste, lourdingue, lâche, peureux, radin, maladroit, malchanceux, parfois ingénieux, tant de défauts et UNE seule qualité pour une personne. Aussi bizarre que ça puisse paraitre, Mr Bean a beau avoir toutes les tares du monde le rendant détestable, beaucoup comme moi y sont particulièrement attachés. Ces grimaces, sa maladresse, ses exagérations, son comportement vis-à-vis des gens qui l’entourent, nous font rire, mais ce n’est pas tout. Cet homme seul a un bon fond qu’il tente de cacher.


Bean, c'est une réalité, c’est métaphoriquement parlant, un gosse enfermé dans le corps d'un adulte ne se rendant pas compte des conséquences de ces actes. Il y est irresponsable, il galère dans son quotidien et dans ses interactions avec les hommes et les femmes. Impossible pour lui d’avoir une petite amie ou un ami (pas faute d’avoir essayé). Personne ne le comprend, et lui a bien du mal à cerner le mode de fonctionnement des autres. C’est comme si vous donniez du jour au lendemain des responsabilités à un enfant n’ayant pas eu le temps de se construire. Tout ce que nous nous vivons, lui, il le vit de façon disproportionnée, compliquant des tâches simples comme repeindre son appartement ou mettre son short de bain pour aller nager. De plus, le bougre a la poisse, mais heureusement, il trouve toujours des solutions à ses problèmes.


Reconnaissable entre mille grâce à ses vêtements qu'il ne quitte jamais (costard marron en tweed, chemise blanche, cravate rouge, pantalon marron, mocassins, petite raie sur le coté), il vit dans une sorte de chambre de bonne (puis dans un deux pièces) avec pour seul compagnon, Teddy, son ours en peluche, et, quand il sort, sa voiture, une mini originale, la prunelle de ces yeux qu’il ferme avec un cadenas. Par ailleurs, on s’amusera à constamment lui faire croiser la route d'une Reliant Regal bleue à trois roues envers laquelle le personnage prend un malin plaisir à humilier, la poussant sur le coté de la route ou la heurtant de manière agressive comme on bouscule quelqu'un qu'on n'aime pas.



Une perte pour nous, un gain pour les Américains.



La comédie qui faisait travailler les abdos


Dans Bean le film, notre héros quitte son pays pour un autre. Jamais il n’est parti de Londres. Surprise, découverte totale. Le soleil Californien, toute cette foule joyeuse et fêtarde, son autre culture, ses autres règles, Bean va devoir se faire à ce nouveau monde. Ou ce nouveau monde devra se faire à lui. Bean ne pourra s’empêcher de mettre de coté sa vraie nature, gardant toujours sa routine de pépère et son mode de fonctionnement. Au lieu de lui trouver un logement en solitaire, on va l’inviter dans la maison de David Langley, un homme vivant avec sa femme et ses deux enfants. Bien entendu, cette idée n’a comme but que de créer du gag. Semant la zizanie accidentellement dans cette histoire de présentation de tableau, Bean va quasiment détruire le mariage de David, celui-ci ne tardant pas à comprendre que son invité n’est pas si « expert » qu’on le disait. Comment Bean va-t-il pouvoir réparer toutes ces erreurs ?


Sans reprendre la totalité des gags de la série (il y aura quelques pioches de ci de là, remises au gout du jour), Bean Le film a de l’audace, l’envie de ne pas ne moquer des fans et de ceux découvrant son univers. Tout en multipliant les gaffes au cours de notre histoire, tout en renouvelant son personnage en lui collant un acolyte complètement paumé face à un type pas futé, Bean, verra son personnage continuer d’émettre des grommellements puis, ô surprise, s'exprimer ENFIN pour la première fois. Et si en prime il se faisait son tout premier ami humain ?


Tout comme la série, Bean le film, autant esthétiquement que musicalement, c’est du génie créatif, une mise en scène soignée illustrant magnifiquement le talent de Rowan Atkinson et la personnalité de son personnage drôle malgré lui. Il chauffe son slip dans le four, il sème le chaos dans une attraction, et en prime, se trouve dans le collimateur d’un commissaire de police. La combinaison humour british et humour à l’américaine marche. Puis il y a ces petits moments de tendresses nous faisant réfléchir, nous montrant qu’il ne faut pas juger sur les apparences. Quelqu’un de désagréable ou d’idiot dans la vie de tous les jours peut être une bonne personne, cachant un mal être profond derrière un masque.


Oui, vous avez bien entendu, sous toute cette couche de bêtises puériles se cache une belle personne. A travers notre intrigue et ses interactions avec les Langley, Mr Bean, lui qui a toujours vécut seul va enfin découvrir ce qu'est une famille. Surprise pour les fans, on apprendra enfin quel emploi il occupe depuis toutes ses années.



-Il faut reconnaitre qu’à première vue il semble excentrique.
-David, il y a des martiens qui se sont faits exilés de mars pour une attitude étrange et ils étaient moins étranges que ce gars là.



Au final, fidèle à l'esprit de la série, Bean Le film est une comédie familiale à mourir de rire, portée par un casting sympathique (un plaisir de retrouver Peter McNicol d’SOS fantômes 2 et Pamela Reed d’Un flic à la maternelle), du fan service, et un Rowan Atkinson égale à lui même. Du départ en avion de notre héros, en passant par son arrivée aux States, gags, situations cocasses et scènes cultes s'enchaineront. Si vous cherchez à vous faire des abdos en béton, ne cherchez plus, au lieu de faire du sport ou de faire une séance d’électrodes, regardez ce film.

Jay77
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le 31 mai 2018

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Jay77

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