Cary Fukunaga, le réalisateur épatant de la première saison de la non moins épatante série True Detective nous présente ici son troisième long métrage, Beasts of No Nation, il s'occupe également du scénario adapté.
Le sujet du film, à savoir les enfants africains enrôlés dans une guerre civile ou dans des gangs, n'est pas un sujet inédit, que ce soit en Afrique ou ailleurs, c'est un terrain déjà étudié, mais Fukunaga passionné, nous livre le parcours bien triste du petit Agu, qui après avoir perdu son père et son frère, rencontre le commandant, un homme prêt à tout pour arriver à bout de ses ennemis, et il ne vaut mieux pas le contrarier.
Il prend donc sous son aile Agu, comme plusieurs autres enfants, mais ce premier voulant venger la mort de sa famille se transforme assez rapidement en recrue efficace.
Techniquement maîtrisé, c'est incontestable, Fukunaga a son style, plans réfléchis, jamais trop beaux, jamais bâclés, filmant ici ces enfants soldats dont on entend tellement parler. Il se concentre comme dit plus haut sur le personnage d'Agu, interprété par un inconnu, Abraham Attah, prestation impressionnante. De tout façon le seul acteur connu c'est évidement Idris Elba, qui se fond totalement dans son rôle, allant jusqu'à revoir sa démarche et son accent, et pourtant il n'en fait jamais trop.
En bref, parce qu'au final, je n'ai pas vraiment plus de choses à dire, c'est un film réussi, c'est évident, mais je n'irais pas jusqu'à dire marquant, de plus étant sorti sur netflix, il ne sera donc pas un succès cinéma. Réussi, maîtrisé, scénario abouti, mais un film qu'on oubliera surement vite.