le film qui m'a donné envie d'être un mec et homo
pour la scène où ils s'embrassent contre un arbre...
le 11 nov. 2010
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À l’origine, il y a une pièce de théâtre écrite en 1993 par un jeune auteur britannique, Jonathan Harvey, et devenue très vite un film culte pour toute une génération de gays à travers le monde. Mais la force du long-métrage d’Hettie Macdonald est de, justement, dépasser ses limites communautaires et de ne pas réduire celui-ci à une œuvre spécifiquement gay (telles que pourraient l’être Hustler white ou O fantasma). Titanic, Sur la route de Madison ou Roméo et Juliette ne sont pas, prioritairement, des histoires d’amours hétérosexuelles ; tout comme Beautiful thing n’est pas une histoire d’amour homosexuelle, ces films parlent avant tout d’un sentiment conscient, naturel, œcuménique, de cette "belle chose" qu’est l’amour et qui ignore l’intolérance, les consensus, les genres et surtout les étiquettes.
Beautiful thing, c’est donc l’histoire de deux adolescents de 16 ans, Jamie et Ste, qui tombent progressivement amoureux l’un de l’autre, l’histoire d’un quelque chose de magique qui se produit soudain sur le palier d’un immeuble d’une cité londonienne. Le film se construit par petites touches, par petits riens, par l’évidence aussi d’un humour décapant ("Je n’ai pas besoin de toi maintenant, mais dès que j’ouvre un bordel, je t’appelle !") ; Macdonald met également beaucoup d’élégance et de pudeur dans le regard qu’elle porte sur cette attirance secrète, innocente, puis finalement épanouie et pleinement revendiquée, dans cette manière d’apprendre la vie, l’amour, et cette importance de choisir ce que l’on est et ce que l’on désire.
Le seul reproche qu’il est possible de faire au film est sa mise en scène très neutre, très télévisuelle, mais qui, au demeurant, passe au second plan par rapport à l’efficacité et la valeur universelle de son scénario. Tous les acteurs sont magnifiques de justesse et de spontanéité, les deux garçons bien sûr, Glen Berry et Scott Neal, mais surtout Linda Henry dans le rôle de la mère de Jamie, impeccable, vivante, instinctive et terriblement humaine (la scène où elle hurle qu’elle n’a jamais cessé de se battre pour son fils est bouleversante). La dernière séquence du film, gentiment idéaliste, annule toutes les différences, promet toutes les audaces ; Jamie et Ste dansent, tendrement enlacés, au milieu de la cité sous le regard ahuri (ou consterné) de quelques habitants. L’émotion est là, tangible, sincère, miraculeuse, portée par la chanson Dream a little dream of me de Mama Cass. Un grand petit film.
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Créée
le 27 nov. 2012
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1 commentaire
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