We don't die, we multiply
Quand on prépare un film totalement basé sur une personne (Robin Harris, ici) et que le malheureux meurt pendant la pré-production, deux solutions sont disponibles : annuler le film ou rendre hommage au défunt.
Reginald Hudlin décida de rendre hommage à Robin Harris et décida d’adapter le one-man-show (qui aurait du être un film à prise de vues réelles) en film d’animation, dirigé par Bruce W. Smith, qui sera derrière l’excellente série Cool Attitude, 9 ans plus tard. Reprenant donc le passage à propos des enfants de Bébé pendant le one-man-show de Robin Harris en début de film, tout en le mélangeant avec le début du film, Bruce W. Smith expédie la partie hommage factuel en 3 minutes, lors d’un très bon générique. Cela donne libre cours au film, pendant 1h10 (une durée parfaite, ni trop court, ni trop long), aidé par un scénario vraiment très drôle, irrévérencieux mais qui n’hésite pas à bifurquer vers des sujets plus graves dans les dernières minutes sans perdre cet humour pince-sans-rire qui qualifiait Robin Harris. Le scénario travaille bien les personnages, un peu plus que des stéréotypes, nous offre quelques interludes musicaux pas forcément détestables et se retrouve magnifié par un choix graphique maintenu jusqu’au bout, logique et admirable, tant il va au contre-pied de la course à la performance de l’époque. Mais ce qui place le film au dessus de la moyenne, c’est le côté humain de ses situations, la tendresse que pose Reginald Hudlin sur les personnages, malgré leurs exactions, ce qui les rend bien plus intéressants et sympathiques.
Doté en plus d’une bande-son géniale, Bébé’s Kids est un film chaleureux, drôle et qui correspond totalement à l’idée qu’on se fait d’une comédie d’animation parfaite : un choix graphique logique et maintenu, un scénario soigné et des moments épiques. Bravo.