Becky
Critique initialement publiée ici le 17/06/2020 Le second long-métrage du duo Jonathan Milott et Cary Murnion après « Cooties », était initialement prévu pour être dévoilé durant le festival de...
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le 17 juin 2020
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Le Home Invasion est un sous genre du thriller qui commence à avoir un sacré paquet de représentants : La Dernière Maison sur la Gauche, Straw Dogs, Funny Games, Panic Room, Malveillance, The Collector et autre Maman J’ai Raté l’Avion (si si). Ça fait d’ailleurs quelques années qu’il revient en force avec des films tels que Don’t Breathe, Panic Home, Better Watch Out, Pas un Bruit, The Baby Sitter ou encore Knock Knock. Rajoutons à cette liste Becky de Jonathan Milott et Cary Murnion, les réalisateurs de Cooties (2014) avec Elijah Woods et Bushwick (2017) avec Dave Bautista, un des derniers représentants du genre. Becky est un film qui ne va clairement pas briller par son originalité, mais qui va faire preuve d’une grande efficacité. Un film direct, qui ne cherche jamais le sensationnel, et au final un bon divertissement.
Le COVID-19, et la crise qu’il a engendré, a chamboulé les sorties de pas mal de films. Becky n’a pas échappé à cette règle. Initialement prévu pour être montré au Festival de Tribeca au mois d’avril 2020, le film sortira finalement directement en VOF en juin 2020. Le film nous parle d’une famille qui se reconstruit, avec les aléas que cela va engendrer au niveau des enfants. Au milieu de tout ça, il y a Becky, jeune fille de 13 ans, endeuillée par la mort de sa mère et qui n’arrive pas à passer le cap, dérangée par le fait que son père ait déjà refait sa vie à peine un an après le décès. Mais alors qu’ils sont dans leur maison isolée tous ensemble, afin d’essayer de nouer des liens, de commencer leur reconstruction, un groupe d’individus, des prisonniers évadés (et qui plus est néonazis), vont prendre d’assaut leur maison à la recherche d’une mystérieuse clé. Lorsque son père va subir les foudres des assaillants, Becky va puiser sa force dans la colère qui l’habite et se jeter la tête la première dans une bestialité sans commune mesure.
Jonathan Milott et Cary Murnion ne vont pas trainer pour lancer leur scénario, contrairement à certains autres films du genre qui vont prendre leur temps pour faire monter la pression. Comme ils semblent respecter un cahier des charges des plus classiques, ils ne tergiversent pas des heures et lancent leur machine dès les premières minutes. Le schéma du film est donc des plus classiques, à base de flashback pour nous raconter le passé du personnage de Becky, avec un maillon faible chez les assaillants qui va se laisser attendrir, et bien entendu une victime qui ne va pas se laisse faire et se rebeller. Et Becky va être très énervée, faut pas l’emmerder la petite. Bien entendu, le film est farci de facilités inhérentes au genre, comme des méchants qui tombent directement sur Becky alors qu’ils sont dans une immense forêt. Le coup de bol quoi. Mais en allant à l’essentiel, sans jamais péter plus haut que son cul, Becky fait preuve d’une efficacité redoutable.
La mise en scène des deux réalisateurs est très propre, avec de bonnes idées, des angles de vue souvent ingénieux, et une très bonne utilisation de la musique virant à l’électro atmosphérique en fin de bobine. Avec son absence quasi-totale d’humour, le film va très vite monter en pression et le personnage de Becky va lui très vite rentrer dans une spirale de violence dont elle ressortira marquée à jamais. L’actrice Lulu Wilson est d’ailleurs très crédible dans le rôle de Becky, et du haut de ses 13 ans lors du tournage du film, elle s’est déjà bâti une sympathique filmographie dans le domaine du cinéma horrifique (Ouija : Les Origines, Annabelle 2 : La Creation du Mal, The Clinic, la série The Haunting of Hill House). L’autre acteur qui tire son épingle du jeu, c’est Kevin James (Prof Poids Lourd, Copains pour Toujours), absolument méconnaissable en prisonnier néonazis. Crâne rasé avec une croix gammée tatouée à l’arrière, grosse barbe, à contrepied total de ses rôles habituels de bon gars sympathique. Dommage que certains seconds rôles s’en sortent moins bien, même si le géant Robert Maillet, ancien catcheur ayant été aperçu dans Sherlock Holmes, Pacific Rim ou encore 300, s’en sort avec les honneurs. Certains personnages, tels que celui de la maman black et de son fiston, sont malheureusement oubliés, alors qu’il y aurait eu moyen de faire une jolie confrontation avec le chef des prisonniers. Il faut dire que le personnage de Becky est l’élément central du film et qu’il éclipse assez rapidement le reste. En fait, et selon l’aveu même des réalisateurs, Becky pourrait être vu comme un Maman j’ai Raté l’Avion ultra violent où la vengeresse Becky remplace le gentil blondinet Kevin (Macaulay Culkin). Le film nous présente d’ailleurs quelque moments gores bien dégueux (L’œil, la gorge transpercée, la « tonte » de tête) mais ils ne sont au final que peu nombreux car Jonathan Milott et Cary Murnion ne tombent jamais dans l’ultra gore.
Malgré des incohérences, des facilités et un manque d’originalité, Becky est un home invasion des plus efficaces. Le nouveau film de Jonathan Milott et Cary Murnion va droit au but et ce qu’il fait, il le fait bien.
Critique originale : ICI
Créée
le 31 août 2020
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