Belgian Psycho par Bisounours84
Décevant! L'idée même pour une réa de consacrer toute son énergie et son talent (et celui de son équipe) à stupidement régler ses comptes, tout d'abord avec le cinéma des frères Dardenne (hein? doit on y voir une forme de jalousie?), ensuite avec les chrétiens (on se demande bien ce qu'ils viennent faire là dedans), ensuite avec la "censure" (laquelle?), ensuite avec commission films de la Communauté Française (ou "Wallonie-Bruxelles", peu importe) qui, on peut le supposer à voir les oeuvres de Katia (crime de lèse majesté?) ose refuser de financer ses projets... Bref, un drôle de "melting pot", ou un "fourre-tout" de tout ce que Katia exècre dans son monde à elle... Tout ça fait un peu vengeance style "cour de récré", niveau "bac à sable".
Le cœur de cette vengeance pseudo-humoristique, c'est, je le suppose, le fait que Katia a envie de nous dire que le "film de genre n'est pas assez soutenu en Belgique". C'est triste, je suis bien d'accord! Mais n'y a-t-il pas moyen d'être créatif pour raconter d'autres choses? N'y a-t-il pas moyen de créer sans le soutien des pouvoirs publics ou de l'église? N'y a t-il pas moyen d'être inventif, débrouillard, de se démerder sans devoir avoir plein de sous de la Communauté ou "l'imprimatur" et le "nihil obstat" du Vatican? N'y a-t-il pas moyen d'interpréter autrement le manque de moyens alloués aux films de genre que comme une forme de censure? La communauté française n'a pas beaucoup de sous, c'est connu! Alors, elle sélectionne ses projets au compte goutte. Certains films de genre (cfr. "La Terrible Malédiction") sont soutenus, mais d'autres pas! C'est comme ça! Tout le monde ne gagne pas tout le temps... Alors, il faut se débrouiller!
Créer sans beaucoup de moyens? Certains y arrivent bien! Le Collectifff regorge de petites perles tournées quasi sans moyen et des grosses daubes tournées avec beaucoup de moyens! A voir les courts du Collectifff, on pourrait même croire que "plus on a de moyens, plus on a de chance de faire une grosse daube"
Créer sans beaucoup de moyens? O ironie, Katia y arrive bien elle-même: ce court-métrage n'en est-il pas la preuve? Alors, "what's the f*cking point?"
Bon, il faut avouer que ce court était surtout fait dans le but de faire rire, mais c'est peut-être là qu'est l'os: il ne m'a pas fait rire... Ni personne autour de moi, ni pas grand monde dans la salle (à part pour la mort de la vieille dame, hyper téléphonée et donc marrante pour le spectateur du BIFFF). Car ce qui fait rire les auteurs n'est pas forcément identique à ce qui fait rire le spectateur! Pour que le spectateur se marre, il faut qu'il se sente impliqué; il faut qu'il ait une autre impression que celle de regarder une succession de plans qu'une bande de potes ont fait en se marrant et pour se marrer! Faire rire le spectateur est beaucoup plus difficile que le faire pleurer. Mais ça, Katia n'a pas encore l'air de le savoir...
Tout dans ce court métrage est d'un niveau "fort moyen": direction d'acteurs très très approximative (ce qui fait que beaucoup de gags tombaient à l'eau), mise en scène fort peu originale, montage... moyen! Un court-métrage fort long au final à cause d'un principe narratif ultra répétitif qui nous pousse à nous dire: "Ça va! Ça va! On a pigé! Envoyez le générique de fin et passons à autre chose"!
Bref, décevant! Très décevant!