Ben-Hur
7.5
Ben-Hur

Film de Fred Niblo (1925)

Immense étonnement et incompréhension en constatant que cette adaptation cinématographique, du roman éponyme de Lewis Wallace, est tombée dans les plus tristes tréfonds du cinéma.


Œuvre colossale, muette, qui s’adapte donc directement du roman « Ben Hur : Un récit du Christ », à travers une fresque épique et INOUBLIABLE. Les moyens mis en place pour le tournage du film sont considérables. Marées humaines, citée de Jérusalem s’étalant et s’élevant jusqu’à perte de vue, cirque jonchée de spectateurs tumultueux ; succès visuel, immersion totale.


Je ne saurais décrire précisément et de manière concise le sentiment que j’ai éprouvé lorsque, assis sur mon canapé, j’étais là, bouche bée, devant cette bataille de bateaux pirates et Romains, ni même devant la fameuse course de chars, dans laquelle Ben Hur se retrouve confrontée. La vitesse, l’allure des chevaux, l’expression des cavaliers, les mouvements de caméras, travellings, gros plans, plans d’ensemble, plan taille et tout ça en moins de 8 secondes. Tout y est.


Je m’arrête également sur la dimension dramatique du film, typique en soit des films muets (à défaut d’avoir une langue, la gestuelle prend le relais). A moins d’être insensible, on ne peut pas ne pas ressentir un sentiment de compassion ou de tristesse devant ces lépreuses, recouvertes d’un lourd linceul. Le corps se plie à la nostalgie d’un temps prospère et révolue. Quelques images aussi fortes traversent mon esprit alors même que j’écris ces lignes.


Ben Hur va de pair avec le Christ. La dernière fois que j’ai été sublimé par cette manifestation et cette représentation de la foi, c’était devant La Dernière Tentation du Christ de Scorsese. Le rendu visuel et la puissance des scènes (recouvert d’un Technicolor toute fois contestable…) témoignent de la relation directe qui existe entre l’homme et la foi. Humanité assouvie par la force de ladite foi, mais qui s’éveille avec l’armée que constitue Ben Hur pour libérer son peuple, sa mère, sa sœur, de l’empire Romain. Le Christ n’est que suggéré, les personnages ne le nomme jamais, on suggère à peine son physique, mais on sent qu’il n’est pas bien loin.


Et je suis athée...


Puis, la musique… j’ai visionné la version rermasterisée avec la musique du compositeur Carl Davis. Harmonie précise avec l’image, la musique contribue à toute l’ambiance du film. Elle n'est jamais de trop, elle n’est jamais encombrante ni même insupportable, puis se positionne au croisement parfait entre l’atmosphère, et le visuel.


Rien ne sert de divaguer d’avantage, contemplez ce film, laissez-vous emporter par sa force, et transmettez le comme le plus précieux bien d’héritage.

Clément_Bodin
9
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le 2 févr. 2016

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