En plein dans mon marathon horrifique nanaresque, je me suis attaqué à une œuvre relativement populaire, Une Vierge Chez les Morts Vivants avec une grande impatience. Aux premiers abords, le film a tout pour être attrayant, une affiche typique d’un bon navet d’épouvante des années 80, un titre plutôt accrocheur pour le genre, mais un nom de réalisateur qui a réveillé chez moi de biens mauvais souvenirs. Jesus Franco est le scénariste du film de Jean Rollin, le Lac des Morts Vivants, le film du genre le plus mauvais que j’ai vu à ce jour.
Je ne sais si je dois considérer Une Vierge Chez les Morts Vivants comme un chef d’œuvre, ou comme un film incroyablement mauvais, tant ce film est rempli de paradoxes. On suit une Christina, belle et jeune blonde aux yeux bleus, dans son parcours pour pouvoir rencontrer le notaire, dans la maison familiale, qui attestera le patrimoine financier qui lui est laissé par son père à sa mort quelques mois plus tôt. La maison est alors habitée par des personnalités tout aussi flippantes que drôles.
Et est là le problème. Le film passe son temps à jongler entre le sérieux et le ridicule. Pour exemple du premier aspect, les personnages du film sont plutôt bien construits, l’intrigue est intéressante, et le film instaure une ambiance sombre et inquiétante dans un cadre paradisiaque.
Concernant le second aspect, certaines scènes sont horriblement tordantes. En atteste la scène du phallus, disposé en icône devant le lit de l’héroïne : « Malheureuse que tu es, sache qu’il ne fallait pas détruire le grand phallus, le malheur est sur nous ».
Mais également la stupide capacité de l’héroïne à toujours, comme par des faits-exprès, se mettre elle-même dans des situations qui l’incommode (se faire à moitié sacrifier, oui c’est plutôt incommodant). Elle dort nue malgré l’atmosphère qui règne dans la villa, elle se baigne nue dans un lac peu rassurant (tient ça me rappelle un autre film, cf. plus haut) et passe son temps à plonger son regard un peu trop longtemps sur des faits qu’elle aurait mieux dut ignorer.
Un autre grand défaut du film est la façon dont l’intrigue est menée. Pendant plus d’une heure, nous sommes proches de personnages plus ou moins intriguant, un jeune homme révèle à Christina le fait que la maison est inhabitée, etc. On se pose des questions. Mais au dernier quart du film, c’est la panique totale. Le film part dans toutes les directions, ne répond pas aux questionnements soulevés, puis j’ai fini par décrocher du film, qui avait pourtant réussi à me tenir en haleine un certain temps.
Cela aurait pu être un pris parti honorable, que de laisser le spectateur dans l’incompréhension et dans un état de frustration, certains films du même genre le font très bien. Mais malheureusement, le long-métrage, par ses longueurs (heureusement qu’il ne dure qu’une heure vingt…) et la multiplicité des intrigues satanistes, cannibales, sorcelleries, psychopathes, nous fait lentement éloigner du suspens, si précieux à la réussite d’un film de cette catégorie-ci.
Au final quel sentiment ais-je ressenti devant cette peinture horrifique ? Je l’ignore, tant le film passe son temps à se discréditer. Plutôt dommage, le fond était bon.