Beneath
5.8
Beneath

Film DTV (direct-to-video) de Ben Ketai (2014)

Ben Ketai n’est pas ce que l’on pourrait appeler un « chouchou » dans le monde du cinéma de genre. La seule « vraie » bobine qu’il nous ait offert est 30 Jours de Nuits 2, ainsi que les deux mini-séries spin-off Blood Trails et Dust to Dust, un ensemble de produits assez médiocres qui ne lui ont pas valu d’éloges, surtout faisant suite à un premier opus apprécié du public. Du coup difficile pour le gonze de remonter en selle sans se faire sniper, chose qui s’est évidemment passée, l’essentiel des critiques qualifiant son Beneath de « film où des gens courent pendant 1h30 en gueulant ». Affreusement réducteur car il n’en est rien. En fait l’idée, pas extrêmement originale car très proche des histoires de troglodytes comme le The Descent de Neil Marshall, nous fait embarquer avec des mineurs (ceux avec une pelle et un casque, pas ceux auxquels vous devez demander l’âge en cas de doutes…) qui vont vite se retrouver coincés plusieurs centaines de mètres sous terre à cause d’une explosion. Je vous avais prévenu, c’est bateau ! En revanche ce qui l’est moins, bien que les dialogues n’aient rien de géniaux (les scénaristes Patrick Doody et Chris Valenziano n’ont rien de probant dans leur filmographie, hormis un nanar et quelques interventions sur Silent Hill Homecoming et Call of Duty W@W), c’est la mise en scène de Ben Ketai, qui semble bien plus à l’aise ici qu’avec les Strigois. On pense sans-cesse à comparer Beneath à The Descent alors que le développement est ici tout autre, on ne sait pas s’il y a bien des démons ou autres créatures, ou si tout cela ne se passe que dans le cerveau en manque d’oxygène des protagonistes. Ça oblige un véritable tout de force en terme de continuité et de mise en scène, car il faut suivre une certaine logique et réussir à capter l’attention du spectateur, et l’immerger dans cette spirale de la paranoia, et ça Ketai le fait BIEN. L’ambiance est oppressante, montant crescendo, et le développement des personnages en fait juste assez pour que l’on comprenne tous les enjeux du combat de la « Ripley » du métrage, une journaliste fille de mineur et donc naturellement mal vue, notamment par son père qui aurait préféré un fils qui continue son activité. Un double combat, celui d’une femme qui veut sauver sa peau et celle de ses compagnons qui finalement son assez couilles-molles, et celui d’une fille qui veut montrer à son père que ses chromosomes n’en font pas moins quelqu’un de courageux.
Il ne faut d’ailleurs pas oublier la photographie de Timothy A. Burton, qui soutient on ne peut mieux l’oeuvre, car filmer dans le noir n’est pas chose aisée, or tout reste lisible sans aucune apparition de grain disgracieux. D’ailleurs à y réfléchir, si Beneath a remporté le Grand Chelem au Screamfest 2013 (meilleur film, meilleurs VFX, meilleure photo…) ça n’est probablement pas sans raisons !
Beneath, à ne pas confondre avec deux autres films sortis à peu près en même temps, est un petit bijou d’angoisse venant considérablement améliorer la cote de popularité de Ben Ketai. Le réalisateur distribue les cartes et change sans cesse leurs valeurs pour mieux nous immerger dans un climat d’angoisse où personne ne peut faire confiance à personne, la peur ultime et une réussite sublime !
SlashersHouse
7
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le 29 déc. 2014

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