- 108 ans de recherche et je suis à peine à un mètre du but. Parmi toutes ses phrases sur la liberté, il en est une qui est au cœur de toutes les autres : « Mais lorsqu’une longue suite d’abus et d’usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre à l’absolu despotisme, il est de leur droit et de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future ». Plus personne aujourd’hui ne parle comme ça.
- Magnifique. J’ai pas compris un mot.
- Ca veut dire que si quelque chose ne va pas, il est de la responsabilité de ceux qui en ont la capacité de passer à l’action. Je vais la voler.
- Quoi ?
- Je vais voler la Déclaration d’Indépendance.
Benjamin Gates et le Trésor des Templiers réalisé par Jon Turteltaub est un film d'aventures généreux et amusant situé quelque part entre "Indiana Jones", "Hudson Hawk" et "Da Vinci Code". Une chasse au trésor des temps modernes pleine d'esprit extrêmement divertissante sur une intrigue saisissante parcourant la mythologie des Templiers qui dans les temps anciens sont devenus si riches après la découverte de nombreuses richesses prises dans les anciens empires, que l'Église catholique a estimé qu'un tel trésor ne pouvait appartenir à un seul homme. Le trésor fut caché par les Templiers pour ne devenir après des centaines d'années qu'un mythe pratiquement oublié de tous que la famille Gates tente de retrouver depuis des générations. Un récit qui parcourt les pages de l'histoire américaine avec les francs-maçons qui protègent le secret ainsi que les Pères Fondateurs de l'Amérique indépendante, offrant un joli cocktail idéal qui déroule de nombreuses villes historiques du nord-est des États-Unis à travers une intrigue suffisamment crédible à l'écran pour rendre attractif le secret entourant le trésor des Templiers.
Un divertissement familial de qualité mettant l'accent sur l'aventure par un tissage subtil entre la comédie et le drame sur un bon rythme qui ne gâche aucune seconde pour mieux nous saisir durant deux heures très agréables à suivre, qui parvient tout du long à maintenir notre intérêt par le biais d'une réalisation soignée et mesurée qui n'en fait jamais des tonnes avec des dialogues drôles sur une partition musicale appréciable de Trevor Rabin. De nombreuses péripéties mélangées à des énigmes historiques sont de la partie avec des moments clés ingénieusement introduits comme lors du vol de la Déclaration d'Indépendance dans la salle de conservation des Archives nationales lors d'un gala, où même lors du chapitre final avec une descente pleine d'escarmouche servant d'ultime épreuve. L'action est constamment présente avec des scènes de courses-pousuites et autres fusillades qui ne sont jamais excessives ni trop brutales dans un souci de réalisme et de crédibilité amenant une certaine retenue qui ne quitte à aucun moment l'esprit du film. En compensation, une tension constante filtre le tout puisqu'il s'agit d'une quête pour un trésor entre deux groupes concurrents, l'un oeuvrant par passion et amour de l'histoire, l'autre par pur profit. Une dualité ingénieuse qui génère une escalade ininterrompue d'évènements en toute hâte où chacun veut arriver avant l'autre.
Benjamin Gates et le Trésor des Templiers se concentre également davantage sur le mystère et la résolution d'énigmes qui sont savamment entretenue et déployé entre : un navire enseveli dans les glaces de l'Arctique, une pipe en écume de mer avec un indice sous la forme d'un casse-tête, des chiffres d'Ottendorf écrit à l'encre invisible sur la Déclaration d'Indépendance, des mots-clés mystérieux dans des lettres signées Silence Dogood mais écrites par Benjamin Franklin, une devinette autour d'un billet de banque avec le dessin d'un cadran en coin pointant "14 h 22", une dissimilation autour du clocher de l'Independence Hall où se trouvait le Liberty Bellonce, une paire de lunettes à verres multicolores utilisés pour lire le rébus secret sur le verso de la Déclaration, ou encore la découverte de l'église de la Trinité avec un passage souterrain connu sous le nom de Parkington Lane. Une accumulation de révélations en énigmes qui en amènent toujours plus et qui forment ensemble le véritable trésor de Benjamin Gates.
La plus grande force de cette aventure provient de ses personnages qui sont tous excellents ! Nicolas Cage incarne un personnage intrépide passionnant avec Benjamin Franklin Gates, un passionné d'histoire non-conformiste façonné par les récits que lui comptait son grand-père, John Adams Gates, lorsqu'il était enfant. Un récit familial où ses ancêtres ont joué un rôle à partir de 1832, lorsque Charles Carroll de Carrollton a transmis cette histoire des Templiers avec un indice menant au fameux trésor symbolisé par une phrase énigmatique : "Le secret appartient à Charlotte". Avec un sens de l'aventure prononcé et de multiples talents distinctifs à résoudre des énigmes, Benjamin est un chasseur protecteur de trésors intéressant à suivre qui pour l'occasion va se transformer en gentleman cambrioleur. Diane Kruger en tant qu'Abigail Chase offre une présence féminine ravissante en tant qu'aventurière de caractère qui forme un couple convaincant et déterminant auprès de Benjamin. Diane Kruger s'impose superbement ! Justin Bartha pour Riley Poole, en tant qu'expert en informatique, fait office de personnage sarcastique amusant (mais pas débile) dépassé par les évènements. D'une grande loyauté et d'un courage exemplaire malgré la peur de l'inconnu, il se sent ringardisé devant les connaissances historiques de Benjamin et Abigail mais n'est jamais un boulé pour le groupe en apportant sa contribution. Ensemble, ils forment un trio d'aventuriers très appréciables qui forme un tout parfaitement complémentaire.
Le reste de la distribution est tout aussi convaincante. Sean Bean sous les traits de Ian Howe, offre un antagoniste concluant. Il partage une relation assez paradoxale avec Benjamin en tant qu'alter-ego, à ceci près que l'un ne recule devant rien pour retrouver le trésor quitte à tuer des innocents au passage. Jon Voight pour Patrick Henry Gates (le papa de Benjamin) est un ancien chasseur de trésors qui a tourné le dos à cette quête dont il n'a jamais vu de fin et qui l'a détourné si longtemps de sa famille. Totalement réfractaire à l'idée de poursuivre cette idiotie familiale, il entretient une relation compliquée avec son fils qu'il ne veut pas voir gâcher sa vie comme lui en cherchant ce trésor qui ne lui aura apporté que malheur et regret. La petite apparition en intro de Christopher Plummer en tant que John Adams Gates, le grand-père de Benjamin, fait plaisir. Enfin, Harvey Keitel vient également rejoindre le casting en tant que Peter Sadusky, un agent fédéral qui enquête sur le vol de la Déclaration d'Indépendance et qui est en fait un franc-maçon dont la mission est de conserver le secret du trésor des Templiers. Il amène une présence estimable en devenant le pourvoyeur ou le bourreau de Benjamin.
CONCLUSION : ##
Benjamin Gates et le Trésor des Templiers réalisé par Jon Turteltaub est un film bien orchestré avec du panache qui parvient malgré ses imprégnations cinématographiques à délivrer un récit archéologique de chasse aux trésors modernes sans prétention parvenant tout de même à contourner quelques codes du film d’aventures classiques. Un divertissement familial intelligent qui conserve une certaine retenue dans les actions proposées dans un souci de réalisme sur un enchaînement d'énigmes et de casses-têtes attractifs dans un décor urbain dépourvu de la moindre jungle sauvage, pour offrir une plongée dans les pages historiques américaines avec les Pères Fondateurs de l'Amérique indépendante. Une belle distribution pour des personnages savoureux avec un trio convaincant comprenant un Justin Bartha amusant, une Diane Krueger magnifique, et un Nicolas Cage parfaitement crédible dans la peau de l'aventurier gentleman cambrioleur Benjamin Gates.
Une chasse au trésor ludique dans laquelle on ne s'ennuie pas un seul instant !
- Bonsoir papa. J’ai un petit problème.
- Tu l’as mise enceinte ?
- Si c’est le cas, tu ne vas pas laisser la mère de tes futurs petits-enfants sur le trottoir ?
- J’ai l’air enceinte ?