A voudrait faire un nouveau giallo mais a pas arrivé. Ou alors dans la lignée des mauvais, de ces polars approximatifs dans le texte, qui privilégiaient l'expression de la violence et de la sexualité. Ce "Cemento Armato" (béton armé) oublie la sexualité et se concentre sur la violence. Le focus est trop puissant, le film en oublie le sens de la mesure et donc la crédibilité du propos. C'est beaucoup trop improbable pour foutre vraiment les jetons. Pour que le suspense et la tension se communiquent au spectateur, il est nécessaire que les personnages soit sympathiques d'abord, ce qui n'est absolument pas le cas. Du reste, pendant un long moment, les bad-guys paraissent plus sympathiques que le héros principal. Tout ce qui lui arrive, il en est totalement responsable. Par bêtise. J'ai rarement vu un personnage aussi ras du bulbe. Une tête à claques. Quant au méchant, il est plus une caricature qu'autre chose, la caricature du chef de mafia, tout aussi imbécile d'ailleurs. Là encore, on ne voit pas comment l'organisation criminelle qu'il gère peut se créer ou même survivre longtemps tant ses actes et ses décisions sont imprégnés d'excès et de négligence. Tant d'incompétence en matière criminelle est d'ores et déjà rédhibitoire pour la véracité du récit. Désolé. Bon, on ne va pas gloser plus encore sur la crétinerie des personnages, ce film est un tissu de bourdes, de choix pas très subtils, de courtes vues, de stratagèmes à deux lires.

Bref, difficile d'attacher un regard un tant soit peu motivé devant un scénario aussi balourd et faiblard. Les dialogues sont d'un même pauvre niveau, au mieux ordinaire. Le scénariste, fan de Tarantino de manière trop ostentatoire, s'essaie, sans âme, sans raison ni finesse, à mettre des conversations pseudo-cools dans la bouche des personnages pour décorer, des réflexions décalées, maintenant usuelles, comme posées sur la cheminée, pour faire joli et intelligent. Loupé.

Heureusement, le film fait découvrir des comédiens intéressants, qui jouent plutôt bien de leur physique. Des gueules de l'emploi. Et puis qui jouent assez juste. La jolie Carolina Crescentini et le glaçant Giorgio Faletti. M'enfin c'est trop peu pour sauver le film.
Alligator
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le 1 mars 2013

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