Betrayal est un drame russe qui explore le thème de l'adultère et des bouleversements intérieurs qui en découlent.
Ce film nous impacte et nous touche par sa portée universelle. En effet il est facile de porter un jugement extérieur sur la réaction logique à tenir dans une telle situation, mais l'œuvre soulève les dilemmes complexes et les sentiments contradictoires qui peuvent en naître.
Nous rentrons en empathie avec les personnages, mesurant bien que plus rien n'est logique ou simple. Habitude, confort, quotidien, désir, sentiments forment un cocktail difficile à digérer. Passant par le déni, la colère, la tristesse, la déception, la résignation et l'hystérie en frôlant la folie. Pour arriver jusqu'au pardon et à la compréhension. Quelques scènes mettent en contrepoint la folie et l'anéantissement intérieur, donnant lieu à des séquences très fortes voir dérangeantes. Essentiellement découpé en plan-séquences, la mise en scène conserve ainsi toute une tension qui est palpable. Ce qui offre des scènes puissantes sans avoir besoin d'en faire des caisses ou de tomber dans le drama ou l'abus de musique qui viendraient appuyer lourdement l'action comme dans trop de drames à mon goût.
L'émotion de ce film se cache dans les silences, les visages, les attitudes, les détails, ce qui rend le film cru de réalisme malgré une image très esthétique. Relevons une maîtrise de la lumière qui est juste sublime, un parti prix dans les couleurs (costumes, décors) et quelques cadrages originaux qui raviront les amateurs de beaux plans.
Bretrayal fait vivre un vrai moment de cinéma.