Apprendre à se connaître les uns les autres

Je lis pleins d'énormités en commentaire...

Je suis né et je vis dans l'Aisne. Croire que des habitants de Marly-Gomont sont caricaturés, par leur accent ,leur manière de se comporter, c'est juste ne pas connaître la campagne isolée et n'avoir jamais mis un pied dans ces territoires. En 2024, des milliers de familles parlent toujours comme ça, ne sont jamais sorti d'un périmètre de 50/100km d'autour de chez eux, pointe du doigt un noir dans un supermarché comme si vu un oiseau exotique, et j'en passe. Je vous en filme si vous voulez 😂. Il y a quelques jours encore, je parlais sur Discord avec des amis de jeu qui viennent de toute le France et l'un était choqué de l'accent de mon voisin du dessus qui est venu me parler à ma fenêtre, il n'a presque pas bité un seul mot et pensait qu'il était ivre. J'entends le mot bamboula bico ou bougnoule presque tout les jours.

Donc ça me fait doucement rire de lire que les habitants sont caricaturés pire que dans les années 20 et que ça frôle le racisme anti-blanc, c'est juste ne pas regarder la réalité en face, et dénigrer un film qui vise juste, qui peut peut-être un poil grossir le trait dans le sens où le film ne peut pas traiter de toute la complexité du sujet non plus et montrer par exemple des enseignants ou autres beaucoup plus tolérants et ouvert d'esprit qui a pu aider leur intégration. Le but est justement de montrer ces gens et la famille de Kamini qui malgré tout, apprendront à se connaître et à s'accepter et s'apprécier.

La force du film réside justement dans cette manière de montrer que c'est avant tout du préjugé et de l'ignorance innocente , tout comme la mère de Kamini est pleine de préjugés sur la France qu'on résume très souvent à l'étranger à Paris, son luxe et son romantisme.

Chacun fait sa petite concession, son petit effort, et ça marche. La fin est très émouvante et résume superbement ce qu'est et ce qu'à presque toujours été l'intégration. Un processus de dialogue et de moments partagés qui permet souvent de faire sauter les préjugés les plus tenaces en moins d'une génération.

Je m'attendais à une sorte de vieux recyclage de bienvenue chez les Chti en lisant le titre et j'ai été agréablement surpris par un film simple et efficace. Peut-être parce qu'il fait aussi un peu écho à ma propre jeunesse,et que, au fond, le Kamini adulte à beaucoup d'affection pour son petit village paumé dans lequel il a grandi et qui le fait sûrement sentir + chez lui que n'importe où ailleurs.

Par contre je me souviens en lisant les commentaires que l'un des racismes les plus pur et dur sont surtout ceux qui cherchent à intellectualiser, réinventer l'histoire de leur pays et à se convaincre et convaincre les autres que ceux sont eux les victimes d'un monde qui cherche à pervertir ou détruire leur culture et leur histoire, qu'ils ont préalablement pris soin auparavant de déformer pour justifier leur racisme. Bizarrement beaucoup ne viennent ni de ces campagnes ni de ces milieux sociaux.