Et j’ai adoré. Scénario bien construit, humour noir, situation loufoque, monter en puissance dans le WTF, et malgré tout un regard incisif sur les Etats-Unis et le problème racial. George Cloney s’est inspiré d’une histoire vraie, celle de William et Daisy Meyers, un couple de noirs qui s’est installé 1957 à Levittown. Ils ont été harcelé comme cela est décrit dans le film. Au départ on ne comprend pas pourquoi cette famille dont on ne sait jamais grand chose est mise en parallèle avec la vie de leur voisin d’en face. Le film bascule quand on comprend que les manifestants qui ont si peur d’une famille juste à cause de leur couleur de peau, feraient mieux de s’inquiéter de leur voisin blanc si peu fréquentable.
C’est bien vu, et c’est dommage que certains spectateurs n’aient pas compris l’enjeu et le discours du film de Cloney. Ce n’est certes pas la façon la plus simple de parler de ce sujet, mais j’ai au contraire trouvé que c’était plutôt bien vu. Sans doute trop en dehors des clous pour le spectateur, il ravira les amateurs des frères Cohen et de leur histoire loufoque et jubilatoire.
Matt Damon et Julianne Moore sont lisse au premier regard, mais petit à petit ils se dévoilent et ce n’est pas beau à voir. Petit coup de cœur Oscar Isaac dans le rôle de l’assureur. Je n’en dirais pas plus.
Bienvenue à Suburbicon est un film jubilatoire, où l’humour noir côtoie le pire de l’humanité. George Cloney signe un film incisif et drôle, complètement à part. Certes cela ne plaira pas à tout le monde, mais j’aime ce genre de prise de risque. Ce film pourrait bien devenir culte.