Bienvenue à Suburbicon est un film particulier à plus d'un titre. Mêlant des tons différents, deux approches qui se rejoignent au final, un cynisme, une noirceur qui côtoie l'humanisme et le naïf.
Le tout dans une intrigue de polar encré dans une réalité ou toutes les bassesses de l'âme humaine vont être mis à plat. Ou l'image des personnes renvoyées n'en est que plus malsaine et l'espoir se fait rare.
Le cadre du film offre en majeure partie tous ces aspects. 1959 à Suburbicon, une famille noir emménage dans une banlieue résidentielle ou il n'y as que des racistes. Nicky, enfant d'une de ces familles de connards, malades va devenir ami avec leur fils. En parallèle la famille de Nicky dont le père est joué par Matt Daaamon et la mère par Jullianne Moore va connaître de grand changement et des situations particulières à plus d'un titre... Et je n'en dirais pas plus histoire de ne pas trop spoiler...
Les deux approches dont je parlais plus haut et qui donnent tout son intérêt au film son celle de ses scénaristes: Les frères Cohen et de son réalisateur: Georges Clooney. Ayant déjà collaboré ensemble (Clooney ayant joué pour eux), ils partent sur autre choses bien qu'on retrouve leurs thématique, ce qu'ils souhaitent. les deux s'associent bien que l'on voient les différences.
Au premier plan on va avoir l'histoire de cette famille bien sous rapport mais complètement taré et 0
à qui bien sur il va arriver des rencontres malencontreuses et des situations plus qu'inhabituelles avec en leur milieu cet enfant observateur obliger de subir la situation. Une histoire typique avec des personnages qu'affectionne les Cohen et qu'ils développent parfaitement avec des caractéristiques propre à la société américaine de cette époque. Clooney les place dans la réalité de cette année et de l'histoire vraie nommée dans le synopsis plus haut. Cette histoire s'inscris au second plan en fond et alors que toutes les thématiques vont se rejoindre au final, les tons ne vont pas trop s'accorder. Les bassesses humaines, le racisme, le mensonge, l'image renvoyée... et j'en passe tout s'accorde et est mis à plât.Le film est très démonstratif. Il est on ne peut plus intéressant, très bien joué, la critique social est plus que bien amenée, acerbe comme il le faut, toutefois il nous bouleverse par la différence de ton. Tout simplement que l'on est dans une comédie cynique très théâtrale dans ses décors à chaque scène avec la famille de Nicky, on a le sourire en coin, on éclate de rire par moment, c'est à la limite de la caricature dans les rictus des visages (notamment Oscar Isaac excellent). Et puis en un seul plan on revient à la réalité à ce qui arrive à cette famille noir, les voisins qui veulent les faire partir et tout ce qui s'ensuit, le drame s'installe, d'un sérieux très prégnant, soutenue par une musique emphatique d'Alexandre Desplat. Du coup on est constamment entre les deux. A la fois hagard, souriant, troublé, touché et c'est très original.
On reconnait la patte des Cohen dans le scénario, la patte de Clooney en mode artiste social investit voulant dénoncé le racisme en rappelant aux States son histoire. L'alliance des deux offre un film inégal mais intéressant qui interpelle le spectateur même si il est trop démonstratif et mou du genou dans mis en scène.
Un film à voir et à soutenir en tous cas.