Si l'on peut faire un gros reproche à cet excellent film c'est de tarder à annoncer la couleur. En fait il s'agit bien d'une farce macabre, et lorsqu'on l'a compris tout devient clair, le trait peut être grossie puisque le registre le permet, la famille black n'a nul besoin d'être approfondie puisqu'elle est juste là pour servir de contrepoint à la morale du film, puisque toute fable à sa morale et qui est ici de dire qu'avant de s'en prendre à des gens différents on ferait mieux de balayer devant sa porte. Message vain comme tout message filmée qui ne convaincra que les convaincus, n'empêche que beaucoup ont compris de travers, parce que non ce n'est pas une métaphore sur l'innocence de l'enfance face à la folie des adultes, d'ailleurs l'innocence de l'enfance, ça n'existe pas ! Mais bon. Il faut mieux ne rien savoir du tout de cette histoire si on veut l'apprécier vraiment, mais on déplorera quelques scènes obscures (pourquoi la mère du gosse le fait-elle jouer avec le petit black ?) L'interprétation est magistrale aussi bien Julianne Moore que Matt Damon, mais aussi le gosse qui nous fait une prestation remarquable, idem pour Oscar Isaac en inspecteur d'assurance qui nous offre une séquence délirante. Le final est tarantinesque et se déguste comme il se doit, et le face à face final entre le père et le fils vaut aussi le coup d'œil pour son faux/vrai suspense. Le film à des maladresses notamment la bisounourserie du dernier plan mais il reste attachant, sympathique, intelligent et surtout très agréable à regarder