Ayant, jusqu'à une époque récente, rejeté les films de zombies, qui m'ennuyaient profondément, je suis donc à peu près vierge en la matière.
Puis, ça m'a pris tout récemment.
J'en suis donc réduit à explorer ce monde à part dans la production cinématographique.
Et me voici à Zombieland.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le film démarre au quart de tour. Le début est juste excellent, à la fois très drôle et respectant totalement le monde des zombies. Comme Jesse Eisenberg (un acteur que j'apprends à apprécier), le film court et énonce ses règles. On sent venir le bon divertissement.
Le plus d'ouverture propose déjà un certain renversement. Un drapeau américain sur fond de Capitole révèle progressivement le chaos. Zombieland garderait-il l'aspect politique des films de Romero ?
C'est bien possible. Que voit-on dans la scène d'ouverture ? Les obèses, les mini-miss changées en cannibales, la fascination pour les armes à feu, on pourrait facilement voir là une critique de l'American Way of Life.
Et le fait que le film se termine dans un parc d'attraction pourrait, là aussi, faire sens. Critique d'un "entertainment" érigé en pensée unique de la vie culturelle. Le tout après un passage à Hollywood, dans la propriété-chateau-musée-mausolée à la gloire d'un Bill Murray décidément devenu l'indispensable figure tutélaire d'un certain cinéma américain (et on ne s'en plaindra pas).
Alors, soit je fais de la sur-interprétation, soit Zombieland, dans la tradition des films de zombies, nous propose, en douce, sans avoir l'air d'y toucher, une critique politico-sociale des USA.

Le tout sur fond de comédie. Une comédie horrifique, certes. Une comédie avec du sang, des cadavres à moitié dévorés, des membres arrachés, et j'en passe.
Les lieux communs du genre sont tous à la fois respectés et détournés : la ville dévastée, le supermarché (qui rappelle Zombie), la petite sœur mordue... Le récit se peuple de références assumées, de clins d’œil à un spectateur connaisseur.
Car le film réussit le pari de jouer à la fois sur els deux tableau, sur la comédie et sur l'horreur, sans que l'un prenne trop le pas sur l'autre. Rare...
cependant, force est de constater une dommageable baisse de rythme dans la seconde partie.
mais que cela n'empêche pas de savourer comme il se doit ce film qui parvient à mêler humour, sang et politique. Cocktail décapant.

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le 3 mars 2015

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SanFelice

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