Le monde tel que nous le connaissons n'est plus, la Terre appartient désormais aux zombies et l'humanité se résume à un geek, un taré en chapeau de cowboy et deux arnaqueuses. Une fin du monde qui ressemble à de nombreuses autres, le fait est que le zombie est une créature particulièrement populaire ces derniers temps au Cinéma.
Zombieland tente donc de se distinguer grâce à son approche décalée du genre. Une approche qui évoque immédiatement l'excellent Shaun of The Dead, référence absolue du film de zombie qui fait rire, sorti 6 ans auparavant.
Coupons court à tout suspens : Zombieland n'a pas la subtilité du film d'Edgard Wright, on est ici en plein territoire Yankee et l'humour se fait plus gras et plus bête mais pas forcément moins drôle. En effet Zombieland réussi donc son premier pari : il fait rire.
La première demie-heure est très dynamique et on passe d'un gag à l'autre sans pouvoir souffler, on passe de situations burlesques (la poursuite sur le parking) à des délires plus trash et potaches (la découverte de l'épidémie par le héros) avec souplesse et jubilations. La mise en scène n'hésite pas à plonger elle aussi à fond dans le délire. Si tout n'est pas forcément d'une maîtrise absolu, ça fonctionne plutôt bien et la mise en scène embrasse le propos. Les codes et clichés (la contamination d'un personnage sain, les morts qui se relèvent, les endroits exigües ) du film de zombie sont détournés de façon habile.
Le geek et plus généralement le post-adolescent trouvera par ailleurs tout un tas de petits clins d'oeil réjouissants.
Il fait aussi rire grâce à un Jesse Eisenberg parfait en nerd un peu maladroit, un peu parano et un peu perdu. Il fait rire grâce à un Woody Harrelson déchainé qui massacre du zombie par douzaine avec un sourire aux lèvres. Un duo improvisé aussi hétérogène que complémentaire, le fossé qui les sépare sert de moteur comique avant d'évoluer vers une relation plus profonde et assez touchante.
Puis il y a une rupture dans le film, pas forcément dans le ton mais dans le rythme. Le film se pose un peu plus lorsque nos deux pieds-nickelés rencontrent le second duo du film, un duo un peu moins attachant mais qui permet d'apporter un autre regard sur l'univers du film. Les gags sont toujours là mais avec un peu moins d'énergie, de folie.
Heureusement le film est relancé par un invité inattendu : B.... heu... non, il vaut mieux garder la surprise. Sachez simplement qu'au moment où on se dit que le film risque de tourner en rond il est relancé de fort belle manière par ce personnage. En découle une énorme tranche de rire comme on en voit trop peu, le genre de séquence qui mérite à elle seule de voir le film.
Malheureusement le film s'affaisse une seconde fois... mais ne re-décolle pas vraiment avant la fin. Une fin en dessous du reste à cause d'un scénario en panne (les personnages sont alors tout de même bien cons) mais qui est sauvée par un Woody Harrelson impérial, une fois de plus. Ainsi le film n'est jamais mauvais mais ces chutes d'inspirations empêchent le tout de devenir vraiment mémorable.
Du reste nos amis les zombies servent de parabole sur les relations humaines. Un groupe de personnages, quasiment tous des inadaptés sociaux, qui ne se connaissent pas et qui, face à la survie, vont devoir apprendre à renouer avec des sentiments aussi basique que la confiance ou l'amour. Une parabole sympathique et bien amenée (les relations se tissent de façon relativement fluide et naturelle) bien que trop appuyée par la voix off, artifice hérité de la folle première demie-heure mais qui peine à se justifier sur le reste du métrage.
Zombieland est une bonne surprise, les parodies ayant trop souvent le mauvais goût de ne rien comprendre aux genre qu'elles abordent. Le film de Ruben Fleischer ne possède pas l'intelligence et le regard de Shaun of The Dead mais il reste sincère tout du long (comme en témoigne le passage avec le fameux invité) bien que maladroit lors de son final.
Il en résulte un film très sympathique, qui se savoure d'une traite et puis il a le bon goût d'utiliser l'une des meilleure chanson de Metallica comme générique d'ouverture... et ça, c'est quand même la classe.