Surfant naturellement sur la vague de comédies horrifiques relancée avec Edgar Wright, le réalisateur de London to Brighton Paul Andrew Williams nous livre lui aussi un film d'horreur (censément) gorgé d'humour noir narrant les péripéties de deux frères ayant kidnappé la sexy fille d'un parrain local mais se retrouvant contre toute attente aux prises avec un boogeyman défiguré. Hélas, loin derrière le génie créatif d'Edgar Wright, Bienvenue au Cottage souffre principalement d'une introduction assez laborieuse, allègrement inspirée des premiers méfaits de Guy Ritchie mais mettant ici un temps fou à concrètement démarrer.
Les apprentis gangsters, comprenant le méthodique Andy Serkis, le trouillard Reece Shearsmith (bien connu des écrans britanniques puisqu'il a notamment participé à la série "The League of Gentlemen" et son adaptation ciné) et le bedonnant et sous-exploité Steve O'Donnell (vu dans Chevalier et peu connu à l'international), ne s'avèrent pas très attachants et on aura du mal à vraiment s'amuser pendant presque 1h30. Il faudra ainsi attendre une bonne heure pour voir débarquer ce tueur géant (au maquillage franchement raté) qui va commencer à décimer lentement la petite troupe.
Malgré son scénario classique, on aurait donc espéré une mise en scène moins pépère et des dialogues plus inspirés, Williams peinant clairement à dynamiser son récit. Une meilleure gestion de ses personnages (forcément à un moment donné séparés) et un montage plus circoncis auraient par exemple grandement aidé. Ainsi, Bienvenue au Cottage n'est malheureusement pas la nouvelle claque d'Outre-Manche et n'est sauvé que par son dernier tiers un poil plus sanglant. Un autre metteur en scène plus inspiré (et plus compétent) aurait probablement prodiguer un meilleur résultat.