C'est jamais facile de parler d'un film et d'expliquer son point de vue dessus. Réussir à décrire sa subjectivité de manière claire et lisible, l'utilisation de références pertinentes... Ici, on a affaire à deux films, le problème est donc de taille.
Deux films bien distincts : une comédie potache face à une comédie très engagée. On alterne entre les blagues où l'américain ne veut pas filer sa piaule parce qu'il est américain avec une explication concrète du système géopolitique mondial actuel et sa mise en abîme dans une dictature "surveillée" par ce système. Absurde.
Et pourtant, c'est comme ça tout du long.
Au début du film, j'y croyais pourtant totalement, la première scène ne faisant aucun effort pour transformer en blague le rapt d'un journal indépendant du Gondwana par les militaires. Aucun effort parce que c'était juste montré. Aucune blague, aucune pause comique, rien.
À ce moment là, j'ai cru que j'allais passer un bon moment.
Ensuite, on découvre les personnages petit à petit, on leur fixe des objectifs et on les décrit mieux qu'avec un ou deux adjectifs. Et j'ai été surpris, j'ai vraiment agréablement cru que j'allais voir un film, un vrai film et pas une énième comédie comme bienvenu au bon dieu chez les normands.
Et puis le film avance et le schéma décrit plus haut se répète, inlassablement.
Là où ça coince le plus, c'est que les scènes de "blagues" pures font perdre du temps, temps qui est précieux dans ce genre de production car on perd tout le développement des personnages et donc les autres scènes sont rushées, tout y va trop vite. Et c'est dommage, ya quelques bonnes idées par ci par là, la scène du concert, par exemple, ou la présentation des ministres du Gondwana.
Et le personnage principal, aussi. Bordel, qu'il est lisse et mignon. Il mérite des claques au kilomètre, quel intérêt ?
Et quand j'ai parlé de la caractérisation des personnages, c'était avant de découvrir les personnages secondaires qui, clairement, sont issus d'un catalogue de pnj pour branleurs. On a l'espagnole gentille, l'américain américain, l'allemande sérieuse... On s'en fout, est-ce qu'ils étaient utiles ? Non, alors enlève les.
Niveau de la réalisation, Ya des trucs sympa mais court (comme trop souvent, je crois que j'aime trop les beaux plans bien longs, pas de blague de bite svp) comme la découverte de la suite à l'hôtel ou le concert (vraiment l'un des points forts du film sans devenir une scène exceptionnelle). Mais le sympa côtoie le médiocre voir l'inutile (mère nature, cet insert sur la marque des chemises dictatoriales...).
J'aime beaucoup l'idée des deux vieux habillés en blanc qui apparaissent de temps en temps pour une citation pétée, c'est drôle, absurde, ça casse pas le rythme. Il faut plus de ça et moins de voitures qui s'arrêtent pour faire une scène drôle.
Aucun repère temporel non plus, à part le jour et la nuit, on est paumé. Je viens de voir le film et je suis incapable de dire combien de temps ça a duré.
Donc, la moitié du film ne mérite pas 1/10, faut pas déconner, l'autre moitié est ambitieuse, naïve mais honnête et essaye de faire quelque chose qui n'est pas formaté.
Je conseillerai ce film à personne mais c'est pas si pire et ça se laisse regarder pourvu qu'on fasse l'effort de choisir ça sur netflux plutôt que n'importe quel autre bon film dispo sur la plate-forme.
Et c'est un premier effort d'un sortant du Jamel Comedy Club, donc honnête, en vrai. Ya des premiers films pire que ça, faut vraiment retravailler l'écriture, c'est pas possible ça..