Pour ce quatrième volet de ma rétrospective, je m’attaque au film ayant participé à faire de Bruce Lee une star en Asie, assurant à sa carrière les suites qu’on lui connaît.
Eh bien on peut dire qu'il a eu le cul bordé de nouilles sautées, vu la purge.
Autant on pardonnera plus tard à Lo Wei ses petites maladresses sur La fureur de Vaincre, autant on pourra passer l’éponge sur le jeu niais de notre petit dragon, autant on pourra sauver les meubles d’une intrigue simpliste à ce moment là grâce au contre poids des combats passés à la postérité ; autant là pas de doute, c’est bien du nanar laqué qu’on nous sert.
Crétineries, dialogues frontaux, incohérences scénaristiques, faux raccords bourrins, montage audio de charcutier, trucages débiles (oui ça existe, c’est un concept), faux sang poussif à la gouache, rythme asthmatique. Big Boss est au chômage technique, on dirait.
On dit que le thaï glande, mais vu le résultat, c'est le chinois qui devrait plutôt courber les chines.
Vous en voulez encore ?
Trafic de drogue (et de morceaux de corps, accessoirement) via des pains de glace par définition translucides, persistance à vouloir se débarrasser des gêneurs à mains nues ou avec des couteaux quand une balle bien placée suffirait, bourrines bordéliques et incompréhensibles, sauts au trampoline, jeté de chiens poseurs, cascades de looney tunes (putain la silhouette du mec qui passe à travers les planches), dégustation de chips en route pour affronter le méchant, et autres effets visuels à l’avant garde du sentaï.
Et puis vous avez Mina Miao là, qui apparaît deux fois comme ça avec un air con, on la bafferait presque de s’être faite embarquer dans ce mi xao indigeste.
Ça me fait de la peine de constater tout ça ; non vraiment. Bruce c’est tout de même l’un des héros de mon enfance. Je me suis replongé avec plaisir dans La Fureur de Vaincre et Opération Dragon, j’ai eu quelques réserves concernant la Fureur du Dragon mais lui ai reconnu d’indéniables atouts.
Big Boss, à côté, c’est du vulgaire, du film de catalogue, du Chow business de bas étages pour refourguer de la mauvaise came. Je mets ces quelques points parce qu’on sent tout de même des prémices de ce qui allait être le style Bruce Lee tel qu’on le connaît aujourd’hui : sourire niais, miaulements, poing serré plus faciès de psychopathe, injonction au doigt levé, gestuelle inimitable etc.
Mais bordel même le générique ne m’a pas fait lever le moindre poil d’enthousiasme, c’est dire. En même temps ses accents presque burlesques avaient tout d’un avertissement.
La prochaine fois je me thaï les veines.