Big Boss marque la naissance du petit dragon, dont la courte mais intense carrière peut se laisser présager à travers ce premier film. Refusant tout d'abord de prendre part au combat, Bruce Lee laisse ensuite éclater un personnage vengeur qui ne le quittera pas durant les deux années suivantes.
Big Boss a propulsé Bruce Lee au rang de superstar internationale, et en raison d'une carrière très courte, son rôle dans Big Boss est assez typique de ce qu'il fera par la suite. Big Boss est en effet un film de vengeance, comme La Fureur de Vaincre que le même Lo Wei réalisera l'année suivante.
Bruce Lee vole la vedette à James Tin Chuen, qui devait à l'origine être acteur principal, mais celui-ci brille dans un rôle secondaire qui le met parfaitement en valeur durant toute la première demi-heure, durant laquelle Bruce Lee ne combat pas, ce qui fait d'autant plus grimper la frustration et rend d'autant plus jouissif son éclat de rage.
Lo Wei mélange savamment le réalisme des combats peu coupés au montage et chorégraphiés par Bruce Lee ainsi que les touches humoristiques qui ne lésinent pas sur l'exagération, comme le jump kick final ou encore le personnage qui laisse son contour dans le mur après être passé à travers comme dans un cartoon. Big Boss est ainsi pourvu d'un délicieux second degré commun à tous les films dans lesquels le petit dragon apparaît.
Que dire de ce film sinon qu'il correspond parfaitement à ce qu'on peut en attendre ? Chorégraphies impeccables, histoire dynamique, surjeu appréciable, naïveté séduisante, sur un fond ponctuel de Pink Floyd qui traduit la colère du personnage et les phases d'investigations. Ceux qui apprécient d'ores-et-déjà les films d'arts martiaux ne peuvent qu'être ravis.
Big Boss laisse entrevoir la carrière plus que prometteuse de son acteur principal, et même si je le trouve un peu de dessous de La Fureur de Vaincre, ce tout premier film avec Bruce Lee reste excellent.