Big Boss à Borneo par cherycok
Sorti chez nous sous les titres Big Boss à Bornéo (Collection L'Odyssée du Kung-fu) et L'œil du Cobra (Collection Ceinture Noire), Bruce Li in New Guinea n'a en fait rien à voir avec un fake Bruce Lee's Flik comme aurait pu le laisser supposer le titre. Car mis à part le héros interprété par Ho Chung Tao, plus connu sous le nom de Bruce Li, un des plus célèbres sosies de Bruce Lee, le reste du film n'a rien à voir avec ceux du Petit Dragon : pas la même gestuelle, pas de sautillement, pas de clins d'œil ni d'hommage (ou pillage), rien... sauf une série Z plutôt délirante et qui se laisse facilement regarder.
Car en effet, Bruce Li in New Guinea est un film d'exploitation, une série Z comme Hong Kong en a tant produit dans la fin des années 70. Le budget est miniature, ce qui fait que tout va se passer dans des endroits déserts, à savoir jungle, falaises, champs abandonnés,...le plus loin possible de la civilisation. Mais ce petit budget se ressent aussi dans les costumes, complètement ridicules et bâclés, comme par exemple ces espèces de paréos en papier crépon de toutes les couleurs que portent les méchants du film lors des combats.
Mais c'est justement cet aspect fauché qui va rendre le film que plus agréable à regarder. Il n'y à qu'à voir cette scène de trap-trap inutile entre filles très légèrement vêtues et deux obsédés qui veulent les attraper, sur le bord de la mer, qui s'enchaîne directement sur un combat entre justement les deux obsédés et un gorille apprivoisé (enfin, un homme dans un costume de gorille trop mal fait acheté à la Foir-Fouille) venu défendre les jeunes filles sans défense, en mettant des grand coups de droite et en faisant des flips arrières (!?!). Du grand n'importe quoi. Et je ne vous parle même pas de la scène de la guérison du bébé, avec des effets spéciaux comme vous n'en avez jamais vu mes amis ! Mais je vous laisse la surprise, ça vaut son pesant de cacahuètes.
Arrivons-en au principal intérêt de ce genre de production, les combats. Et il faut avouer qu'ils sont plutôt bons et nombreux. Le premier d'ailleurs arrive à peine au bout de 20 secondes : Bruce Li fait son petit jogging habituel, et d'un coup il se fait attaquer par 4 gars. On se sait pas qui c'est, on ne sait pas d'où ils viennent, mais on est sûr d'une chose, c'est qu'ils veulent lui mettre une branlée. Très bonne mise en boucher il vaut l'avouer.
Et ces combats sont bons, notamment celui où Bruce Li se frite contre 20 ennemis en même temps, assez long même par moments, avec parfois des longs plans sans coupures, en plans large, pour qu'on puisse bien apprécier les exploits martiaux des deux combattants. Les chorégraphies sont certes banales mais plutôt efficaces. Dommage que les bruitages des coups ne soient pas toujours synchros avec l'image car ça gâche un peu le plaisir. Le tout se termine dans un combat assez long et intéressant ou Bruce Li affronte le maître des serpents qui utilise plusieurs techniques comme par exemple celle du Grand Cobra ou la technique du Python.
Et puis le film est rempli de petits cameos. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Bolo Yeung, le très charismatique méchant de Bloodsports, qui une fois de plus joue le rôle d'un bad guy (mais a-t-il déjà incarné en gentil ?), aux côtés de l'autre bras droit, incarné par Lee Hoi San, excellent artiste martial que vous avez pu apercevoir dans The Young Master de Jackie Chan (le chauve). Où encore Ma Chao, le flic qui louche, toujours dans Young Master, qui ici incarne le rôle d'un guide pas très courageux. Mars (Project A, Naughty Boys), le complice et cascadeur de Jackie Chan, ferait lui aussi une apparition en plus de faire les doublures cascades, mais je n'ai pas réussi à l'apercevoir.
Tout ça pour vous dire qu'à défaut d'être un bon film, Bruce Li in New Guinea reste un bon divertissement, mêlant combats, humour, scènes bis, et même une pointe d'érotisme. Un mélange sympathique à voir entre potes, délires garantis !
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