Tour de force partiellement réussi.
Plutôt auteur de films banlieusards plutôt amusants et sympathiques, personne n’attendait Djamel Bensalah à la tête de ce film en costume, un western assez original puisque composé d’enfants.
Les films de Bensalah jusque-là n’avaient pas vraiment été totalement ciblés famille, tant le ton y était libre, même si on sentait un tournant avec Il était une fois dans l’Oued. Cependant, force est de constater qu’il a su adapter le langage de ses scénarios, souvent crus, pour un public un peu plus familial (sans pour autant dénaturer son style). Big City, western enfantin mais pas infantile, part d’une idée très intéressante, va jusqu’au bout de son idée (avec la gamine prostituée, le Juif banquier…) et réussit plutôt à faire évoluer un casting d’enfants tout en évitant d’être horripilant. On n’évite pas l’hystérie passagère (les voix de pré-pubères n’aident pas) mais certains gamins montrent déjà un talent certain, comme Vincent Valladin ou Théo Santis.
Mais où le film marche particulièrement bien, c’est dans ses scènes un peu plus dramatiques, un peu plus engagées et son idée de montrer la cruauté des adultes à travers des enfants. Jérémy Denisty est un terrible méchant et le film ne se finit pas bien pour lui, là où la plupart des films épargnent les enfants. La scène des coups de fouet est vraiment réussie, dans la mesure où elle parvient presque à devenir insoutenable. Et ça, dans un film familial, c’est une jolie chose. Eddy Mitchell et Atmen Kelif sont admirables. Cependant, le film est assez répétitif et tourne en rond après une heure, avec une sous-intrigue assez pénible avec les Indiens.
Non exempt de gros défauts, Big City est un film original, avec beaucoup de bonnes idées mais une exécution un peu sommaire. Cependant, si on ne défend pas ce genre de tentatives, on n’en aura plus.