Don't Watch Up
Malgré un postulat malin et bien-vu, cette farce s’avère être finalement assommante et répétitive. Un casting prestigieux et beaucoup d’agitation pour pas grand-chose. Cela fait une vingtaine...
Par
le 10 déc. 2021
74 j'aime
4
Retour au Caire pour Nadia Fares, qui juxtapose le féminisme historique avec les aspirations contemporaines de jeunes Égyptiennes. Malgré un début chaotique, son film finit par s'épanouir en une exploration poignante et éclairée du patriarcat.
La réalisatrice helvético-égyptienne Nadia Fares revient au Caire pour interviewer Nawal El Saadawi, grande figure intellectuelle du féminisme depuis plus d’un demi-siècle, dans ce pays où « la parole d’un homme peut peser sur le destin d’une femme ». En contrechamp, la réalisatrice explore le combat de trois jeunes Egyptiennes aspirant à une société plus égalitaire envers les femmes. Entre deux scènes, Nadia Fares évoque le deuil de son père, disparu en 2014.
Si ce documentaire débute sur de belles et surprenantes images contemporaines du Caire, le spectateur est rapidement désarçonné par l’absence initiale de fil conducteur. L’articulation entre les trois sujets (Nawal El Saadawi, la jeunesse égyptienne et le deuil paternel) est poussive lorsqu’elle n’est pas existante. Puis soudain, la mayonnaise prend et le fil rouge devient non-seulement évident mais particulièrement habile. Ce traitement permet à la réalisatrice de dépasser une posture initialement ethnocentrée et paternaliste. Ainsi, le film ne se limite pas à une critique du patriarcat par le prisme d’une construction sociale occidentale, mais offre également une perspective égyptienne et critique sur la Suisse. Ce stimulant retournement permet d’élargir et universaliser le propos du film. On pardonnera dès lors des scènes évoquant les pires docu-fictions de la télévision alémanique et on retiendra plutôt les sublimes images solaires de ces femmes fortes, irradiantes et inspirantes.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023
Créée
le 31 oct. 2023
Critique lue 30 fois
Du même critique
Malgré un postulat malin et bien-vu, cette farce s’avère être finalement assommante et répétitive. Un casting prestigieux et beaucoup d’agitation pour pas grand-chose. Cela fait une vingtaine...
Par
le 10 déc. 2021
74 j'aime
4
Cette romance impose à son public le même phénomène que vit son héroïne : la dissociation cognitive. Des clichés à la pelle, un cinéma très illustratif, un scénario digne d’un roman de gare… pour...
Par
le 14 août 2024
17 j'aime
L’émancipation du patriarcat est au cœur de Love Lies Bleeding (de Rose Glass, USA, Royaume-Uni), célébrant le retour aux affaire de Rose Glass. La réalisatrice avait déjà fait forte impression avec...
Par
le 7 mars 2024
14 j'aime