Whaaaaaaa mais qu'est ce que je viens de voir ?
A l'été 2018, Arte avait diffusé quatre films sur sa chaine YouTube : deux de Kitano (Hana Bi, A Scene At the Sea) et deux de Hitoshi Matsumoto (celui-ci et Symbol.) Après m'être ennuyé devant A Scene at the Sea, je me suis demandé si j'allais pas effacer ces films inconnus. J'ai lu le résumé de Big Man Japan et je me suis "ok, ça peut être sympa, c'est une parodie de super-héros façon documentaire"
Ho mon dieu, je m'attendais pas à ça ! Je faisais le malin avec ma copine qui trouvait le début un peu long en lui disant "ok, ça a l'air chiant mais tu vas voir... sans te spoiler." En réalité, c'est pas tant que ce loser qu'on voit se faire interview et qui raconte des banalités pendant de longue minute soit une sorte de héros de sentaï qui est étonnant... c'est tout le reste.
Tout le film est une déconstruction des films de Sentai : non seulement le héros est un loser que personne n'aime, qui se fait complètement bully par son voisinage et qui est obligé de faire du sponsoring, sans parler des détails complètement absurde de ses transformations (le fait de prévoir un slip géant pour qu'il ne combatte pas à poil) et le côté absolument sans pitié du personnage qui est un nullard complet.
Moi qui aimait bien le coté "c'est mal foutu mais j'assume complètement" de certaines productions de Takeshi Miike, j'ai été servit : c'est dégueulasse ! Les combats de Sentai font penser à des animations Playstation 2 et les monstres ont des têtes humaines très dérangeantes. D'autant plus qu'on comprend assez vite que c'est pas par manque de budget que c'est moche, mais que c'est un choix totalement assumé afin de se trouver au plus vite dans l'uncanny valley avec des kaijus dégeux à tête humaine, dont un a la tête de Riki Takeuchi, l'acteur qui a passé sa vie abonné aux rôles de yakuzas (et qui joue un des boss récurrent de Yakuza 0)
Le film commence vraiment lentement (on se fait un peu chier durant les 10 premières minutes) pour atteindre le délire total à la fin, notamment le dernier quart d'heure qui m'a fait hurler de rire tant le récit change complètement sa manière de filmer pour tomber dans le grotesque le plus total ... mais tout en restant complètement logique sur son idée de parodier le genre du Sentai.
Ce film a provoqué chez moi une sensation étrange d'être à la fois étonné et consterné de ce qu'on voit tout en comprenant que c'est pleinement assumé et en me disant que c'est trop culturellement décalé pour que je comprenne tout. J'avais pas vu un tel shitpost depuis les plus grandes heures de Pop Team Epic.