Second film vu à Hallucinations Collectives 2012, mais le premier de Matsumoto chronologiquement parlant. Big Man Japan est un hommage complètement délirant au Kaiju Eiga, tourné en forme de faux documentaire. On y voit donc une série d'interview de Dai Sato, un japonais moyen qui a la lourde tache de protéger son pays contre des monstres géants en devenant Dai Nipponjin, une version gigantisée et électrisée de lui même. Le bestiaire est des plus délirants (je ne le révélerait pour ne pas gâcher la surprise, mais croyez-moi cela vaut le détour !), mais le plus surprenant est le contraste entre ces combats délirants et le quotidien de Sato et ses proches, plus ou moins ordinaire. L'homme, assez peu doué dans son métier, doit faire face aux quolibets de la population, au mépris de son ex-femme et de sa fille, à la pression des médias et de ses sponsors (tatoués sur son corps), à la sénilité de son grand père. Dans le rôle titre, Matsumoto lui même campe avec brio le role de ce loser moyen qui a hérité, bien malgré lui, d'un destin exceptionnel.
Un film surprenant, souvent très drôle et aux effets spéciaux remarquables au vu du budget ridicule qui lui a été attribué, mais qui n'échappe pas à quelques longueurs dues à une construction un peu bancale par moment. Si vous suivez Matsumoto, vous savez qu'il s'améliorera grandement avec son opus suivant, Symbol. Mais pour un premier film, Dai Nipponjin est absolument jubilatoire et sa vision reste indispensable pour tout fan de monstre japonais en caoutchouc.