Vous savez.... Je suis fan de Jean-Pierre Jeunet. J'ai grandit avec Amélie Poulain qui est un de mes films favoris, film qui ne cesse de se bonifier à mes yeux chaque fois que je le regarde. J'ai beaucoup aimé également Un long dimanche de fiançailles que je trouve sous-estimé, j'aime ses débuts comme l'imparfait mais très original Deliectessen et le mélange de sf sombre et de conte merveilleux dans La Cité des enfants perdus. J'ai même.... apprécié Micmac à Tire-Larigot? Certes tu sentais une certaine fatigue, certes Danny Boon est parfois dur à supporter, certes le film tombait un peu dans la facilité et la caricature mais ça restait une comédie charmante et honnête. Et je garde des souvenirs agréables de T.S Spivet.
J'étais donc impatiente de voir ce nouveau film. Dès la tombée du résumé, j'étais intriguée, je le voyais déjà comme un retour au source, et quand le premier teaser est tombé, il en disait tellement peu et je sentais déjà un gros potentiel, un film donc l'esthétique criarde contrasterait avec la noirceur qui se cache sur la surface. Puis le premier trailer à proprement parlé est tombé.... Et j'étais immédiatement un peu déçue que tout semblait être résumé dans le montage, et paraissait finalement peu original et intéressant.... Mais j'y croyais encore. Je me disais "au pire ça sera un film pas incroyable mais sympa"....
Et puis j'ai vu le film. Et.... Catastrophe. Plus le film avançait, plus je ressentais un certain malaise. Entre les..... "gags" sur les capteurs de Monique (lol elle détecte l'érection grimpante du type!!!), les personnages insupportables (rien que l’adolescent, on dirait ces jeunes dans les publicités cringe qu'on voyait dans les vidéos du JDG....)
Ce qui m’amène d'ailleurs à mon exaspération devant les gags à base de "ohlala la meuf est trop relou elle arrête pas de faire ses simagrées plutôt que de juste baiser avec le type"... c'est encore une fois vraiment malaisant à regarder, et entre ça et le personnage de Jennifer, montrée comme une poupée tête vide... et là j'en vient à la suite.
Car ce film, par bien des aspects, me fait vraiment un effet très... boomer. À défaut d'un meilleur terme. On a tout: les blagues sur les femmes bien énervantes, les jeunes qui parlent trop bizarres et sont trop coincés dans leur monde électronique et pas assez sur la vérité véritable, le méchant qui veut brûler les livres parce que les livres c'est trop subversif tavu, et j'en passe.... Il manque plus que des gags où le jeune comprend pas les vielles technologies et un personnage qui s'écrie "mais on peut plus rien dire!" et voilà on a gagné le bingo!
Au milieu d'un propos souvent confus, sans queue ni tête et d'un scénario allant à la fois partout et nulle part, le film me fait l'effet d'une œuvre réactionnaire, là que pour permettre à son auteur de nous faire la leçon parce qu'on doit retrouver les vraies joies et les valeurs de la vie véritable parce que tu vois le monde il devient trop artificiel et inhumain, tavu???
Là où d'autres artistes, aujourd'hui comme par le passé, ont su créer pendant des décennies et pourtant continuer à pondre des œuvres pertinentes et intéressantes, Jeunet semble au contraire avoir régressé avec l'âge, devenu dépassé en tout point, artistiquement et idéologiquement.
Et le pire, c'est que tu sens le potentiel parfois. Entre certains gags et séquences qui marchent vraiment et le concept Il y avait la possibilité d'un meilleur film. Sans être original, un scénario plus resserré, peut-être allant plus du côté de l'horreur, où le désir des robots domestiques de se faire aimer et de protéger leur maîtres les amènent à leur faire du mal, un film d'horreur où les méchants ne comprennent pas ce qu'ils font... Certes, ça fait très "Hal 9000" mais au moins il y aurait un concept plus fort. Mais là... le film est juste vide, lourd, malaisant.... Bref, BigBug sera pour moi une déception comme je n'en ai pas eues depuis très longtemps.