Billy le menteur par Johannes Roger
Plus que le portrait d’un menteur pathologique, John Schlesinger fait celui d’un doux rêveur, d’un jeune adulte fantasque qui se réfugie dans l’imaginaire. En refusant le monde des adultes, ses contraintes et son conformisme (mariage, travail, famille etc.) Billy peut être vu comme le précurseur de la génération d’utopistes qui émergera à la fin des années 60. Si on extrapole un peu plus, il est aussi l’ancêtre lointain des geeks que nous connaissons maintenant. A contrario, le personnage joué par Julie Christie incarne une autre jeunesse, tout aussi anticonformisme, mais qui rejette la société par son goût de l’aventure et de la découverte. Ces deux personnages se révélerons au final incompatible, puisqu’en plus d’être un menteur, Billy est un lâche, préférant la confortable bulle fantaisiste qu’il s’est fabriqué plutôt que d’affronter le monde. Le film est aussi pour Schlesinger l’occasion de montrer Londres en pleine métamorphose, les stigmates de la seconde guerre mondiale, encore bien visible, se mélange avec les éléments modernes et pop du futur swinging London, dans lesquels il fait déambuler son anti-héros.