Où est Ed ?

Tout ça, c'est la faute d'Ed Wood. On voit ses films, on prend un plaisir sorti de l'espace, et quand on tombe sur un film que l'on pense aussi mauvais plaisamment, et bien, on le regarde. Ici, pari perdu. Le film est d'une médiocrité sans nom, et part du côté navet, et pas nanar. Décors très pauvres et mal exploités: un bout de chemin est utilisé dans tous les plans à chevaux, et revient avec le même cadrage, même si le lieu est censé être différent (arrivée à la maison, arrivée à la mine, je vais cherché un café, etc..). On voit, dans ce qui est censé être le saloon, des marques de menuisiers, les mesures, pas effacées. Il y a effectivement un technicien en chemise blanche derrière la diligence retournée. Il a l'air d'attendre le temps qui passe. Et j'en oublie...

Cela aurait pu être drôle mais le scénario est trop primaire, au ras du sol, avec un final pourri. Billy the kid ne correspond à rien, historiquement, si ce n'est un tout gentil cowboy du début du western muet (et encore). L'acteur en rajoute dans la pauvreté du personnage. Dracula n'est jamais appelé Dracula, sauf par le titre, et a la mort la plus ridicule de films de vampires. John Carradine surjoue son personnage,et se rapproche de Bela Lugosi, mais avec un éclairage (et un pistolet) en pleine poire (ah, on a retrouvé Ed).

Il est difficile de comprendre qu'un tel film puisse être produit dans les années 60. Le western n'a pas été aussi basique depuis les séries B des années 30, avec en plus du Sergio Leone, du Peckinpah qui ont plus qu'émergés. L'aspect vampire semble improvisé, à partir d'une blague d'un almanach. Les séries B sont plus inventives (voir sous LSD). Il s'agit pourtant d'une réalisation d'un gars à plus de 200 films, spécialiste de séries de genre. Il ne devait pas être sur le plateau pendant le tournage, surement autre chose à faire.