Ou la sublimante vertu du plan séquence
Si Inarritu est d'ores et déja un grand,
son Birdman est il lui un Chef d'Oeuvre?
Pas impossible...
Cette auto-dissection de l'industrie du 6eme et du 7eme art, ce mélo tragi-comique parsemé d'onirisme, est en tout état de causes magistral dans sa mise en scène.
L’emballage est tout simplement insolent, éblouissant, la direction d'acteurs est chirurgicale.. Et ce fondu de plans séquence... Il est tout simplement estomaquant! Inarritu régale, et, y'a pas à chier, la statuette dorée du meilleur réal 2015 dans son escarcelle a tout de l'évidence.
Le film est une immersion dans les coulisses d'une pièce à broadway, prétexte à une autre immersion, celle-ci dans la psyché torturée et les méandres de la tête d'affiche de ladite pièce, et de quelques uns de ses protagonistes.
Michael Keaton est époustouflant de justesse dans le rôle d'un décalque de lui-même: Riggart Thomson, star de ciné (et ancien super héros) has been, désenchantée, touchante, quelque peu pathétique mais qui se bat (également contre lui même, littéralement) pour se refaire la cerise, mais cette fois-ci sur les planches de broadway.
Il est la pierre angulaire d'une distribution où une demi douzaine de comédiens au sommet (notamment E. Stone en fille névrosée, et E. Norton en acteur sans scrupules) se donnent la réplique avec brio, ce qui peut parfois donner à ce film des allures de film choral.
Bref, Birdman est une leçon de mise en scène (en ayant notamment comme thème la mise en scène) et une leçon de jeux d'acteurs (tout en étant un film qui traite de certains aspects de la vie d'acteur).
Une pépite certifiée!