Ce film est une prouesse esthétique. Son plan séquence interminable et sa bande originale à la batterie sont deux partis pris que j’accepte les bras ouverts. Je suis également très client de ses thématiques : il contient une jolie collection de personnages torturés, constamment paniqués par leurs propres ambitions, nous amenant à des dialogues un peu nihilistes sur les bords, parfois déchirants, généralement très inspirés.
Mais... La fin. Deux fois, je me suis dit qu'un moment faisait une bonne conclusion. Je suis allergique aux fins à rallonge et, même si celle si ne s'éternise pas, j'ai senti le rythme s'affaisser et le propos s'estomper. J'attendais de voir comment ce film allait retomber sur ses pattes, sans vraiment avoir de proposition à formuler. Le dernier plan m'a laissé penser que le scénariste n'a pas eu beaucoup plus d'inspiration que moi, mais je ne lui en veux pas.
J'attends de voir ce film une seconde fois pour l'apprécier à sa juste valeur, maintenant que j'ai été lavé de mes attentes mal placées lors du premier visionnage. En attendant, même si je ne lui ai pas laissé la chance de me transcender jusqu'à la fin, j'en garde un souvenir ému.