Popularity is the slutty little cousin of prestige.
Un film génialissime. Une véritable claque de cinéma. L’histoire est dramatique, tragique à souhait ; mais aussi terriblement passionnante, captivante et magnifique. Les personnages sont fantastiques, les dialogues sublimes. Ce film est à la fois une critique intelligente sur la célébrité, les blockbusters, Hollywood mais aussi sur la presse critique. C’est un véritable régal. On y retrouve tous les clichés du cinéma hollywoodien : l’acteur bankable en déchéance dont la fille se drogue, l’acteur imbu de sa personne qui croit tout connaître de l’art de jouer, l’actrice en galère qui cherche enfin un rôle pour percer, celle qui est prête à coucher avec tout le monde pour briller, le producteur qui ne pense qu’à gagner de l’argent…Et le miracle de tout ça, c’est qu’en fait on se trouve à Broadway et non Los Angeles.
Les scènes se suivent avec une fluidité rare, chacun apportant un élément important à l’intrigue. La tension monte peu à peu, les relations entre les personnages évoluent, prenant parfois des directions inattendues, pour nous conduire à un final purement grandiose et libre à toute interprétation. Alors certes, le rythme et l’histoire font que ce n’est pas un film pour contenter le grand public : on se retrouve avec un exemple typique du film qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Pour ma part, je me suis régalé comme rarement.
Le casting y est aussi pour beaucoup. Bien sûr, Michael Keaton tient ici la vedette avec peut-être son meilleur rôle. Il est juste bluffant dans chacune de ses scènes, tirant son jeu du fond des tripes. Une prestation incroyable. Cependant, il est loin d’être seul, épaulé par un Edward Norton au meilleur de sa forme, une Emma Stone faisant parfaitement contre-poids, une Naomi Watts extraordinaire et un Zach Galifinakis incroyable. Et bien sûr tous les autres rôles plus secondaires mais tout aussi géniaux. Un casting à la hauteur du film et le portant à merveille.
Techniquement…bah, je peux pas être objectif. La musique est extrêmement simple, discrète mais prépondérante avec ce rythme de batterie qui suit à merveille la tension du film, la faisant d’autant plus monter chez le spectateur. Les décors sont parfaitement maîtrisés et utilisés. La mise en scène ? Ben c’est très simple : un film fait uniquement de plan-séquences, montés de telle sorte qu’on pourrait croire qu’il n’est en fait constitué que d’un seul, ne peut être que génial à mes yeux. Une véritable expérience visuelle et de cinéma, montrant toute la maîtrise d’Alejandro Inárritu.
Un film purement génial. Ma seule déception est de l’avoir vu après les Oscars, mais il les mérite largement. C’est une masterpiece. Premier grand film (quasi-chef d’œuvre) de cette année, incontestablement. Il est d’ailleurs bien parti pour rester le meilleur film de l’exercice 2015. À voir absolument !