Monté comme un long plan-séquence, "Birdman" est un cas d'école classique de la mise en abîme. Film parlant du théâtre, et théâtre dans le théâtre. À des années-lumière des "Caves du Vatican" de Gide, "Birdman" se veut être critique. Critique d'Hollywood, critique des critiques, critique de la société du spectacle, des vanités de la célébrité et ainsi de suite. Il pousse même le vice jusqu'à s'interroger de l'utilité même du théâtre et du cinéma!
Mais sous cet emballage du montage technique et du pseudo-critique (on invoquera même le nom de Roland Barthes!) se cache une coquille vide de sens. Tablant sur la surenchère de l'humour infantile et adulescent, avec des thématiques constamment sexuelles et grotesques, des longueurs et des répétitions ennuyantes.
Si la 1ere lecture semble se porter sur un film critique de l'industrie, une 2de lecture montre tout l'inverse. Les questionnements et les préoccupations de ces "artistes" d'Hollywood sautent aux yeux. Complètement déconnectés des réalités, nombrilistes, et méprisant tout ceux qui décodent leur hypocrisie. Ainsi, la critique Tabitha est décrite comme une "lécheuse de cul de SDF" tandis que son discours est criant de sincérité et de justesse.