Le film s'ouvre et se ferme sur l'image d'une comète.
Symbolique cousine de l'étoile filante, de "l'étoile", de la "star". Mais aussi évocatrice de la lumière, du soleil.
Le film s'ouvre et se ferme sur une autre image, beaucoup plus sombre. L'autre pendant d'une même médaille. Je parle d'un plan avec des méduses.
Icare n'est pas loin, l'égo d'un homme qui le pousse à atteindre la lumière divine, à touché des doigts l'immortalité, à atteindre le firmament.
Ici Riggan Thomson (Michael Keaton), acteur déchu qui pourtant avait connu son heure de gloire, n'aurait qu'un seul regret si il venait à mourir : qu'il ne fasse pas la une des journaux. Tel Icare, il est prêt à brûler incandescent pour retrouver son succès passé, retrouver la célébrité.
Habité par une peur des plus contemporaine : l’anonymat, le personnage principal se laisse dominé par une voix intérieur qui lui rabâche sans cesse à quel point il mérite bien meilleur, et qu'il est destiné à être une star.
Avec une mise en scène assez incroyable (quel travail de montage!) Inàrritu dépeint le milieu des acteurs, de leurs déboires émotionnels, et de la starification. Même si on retrouve quelques clichés, il sont ici parfois ironiques et tombent dans la note d'humour, sans pour autant être dénué de sens.
La pique est lancé aussi aux films de super héros actuels par deux fois. La première quand ils recherchent un remplaçant pour un des acteurs. La deuxième quand Birdman prend corps après une cuite prise la vieille. (A ce propos j'ai comme l'impression que l'acteur qui incarne Birdman est l'homme qui se trouve juste à la sortie du shop d'alcool, croisé justement en train de gueuler avec une voix étrangement ressemblante à celle du Birdman, et croisé dans un intervalle correspondant)
Bref! Le film est une satire finement emballée!
La musique est effectivement très originale tout au long du film, rythmant les "intentions" ou "émotions" de l'acteur ou de la scène. Je m'attendais à un poil mieux (en en ayant entendu parlé avant) Mais L'intention est remarquable et ses solos de batteries caractérise royalement le film. Tout comme les décors de cette salle de théatre avec laquelle ont fait corps tout au long du film et qui impose un caché graphique immédiat.
J'ai hésité à posé un 7 sur ce film, mais en cherchant une raison de lui mettre 8 j'en ai trouvé une bonne très facilement.
Il s'agit de la scène où Reggan rentre pour le final de sa pièce avec une véritable arme à feu chargée.
Après l'avoir suivi, lui avoir collé à la peau pendant presque tout le film, je me suis surpris à ressentir une certaine inquiétude pour le devenir de ce personnage. Imprévisible et d'un égoïsme maladif, il n'en reste pas moins attachant et un des buts du film est, je pense, atteint ici. Oui l'égo c'est moche, mais c'est humain, et tout comme la peur de ne pas être reconnu à sa juste valeur, ça fait partis de nous, et la mort est en quelque sorte un miroir final qui nous le rappel.
Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié le casting, tout est parfaitement à sa place, rien à redire. Tout est juste!