Après une première partie assez étouffante visuellement, le quasi plan séquence couplé à des dialogues ininterrompus, la seconde partie est plutôt éprouvante car on côtoie de près l'esprit assez ravagé de Birdman !
Si la mise en abîme est assez évidente par rapport au personnage de Birdman et Michael Keaton, ou plutôt Riggan Thomson et Batman... je ne sais plus, Inárritu va beaucoup plus loin et c'est l'ensemble du film qui n'est qu'une vaste plongée abyssale. Et oui rien que ça.
C'est particulièrement visible lorsque la clé, la critique de théâtre, m'est apparu. Dans sa confrontation avec Riggan elle apporte une vision sectaire du Théâtre (oui oui avec un grand T) en opposition avec les clowns que sont les acteurs de ciné (oui oui avec un petit... enfin bref). Ce passage est très caricaturale. Or le film est lui même basé sur des stéréotypes.
Sans être exhaustif, et le personnage de Riggan Thomson mis à part, nous avons :
- l'acteur talentueux, égocentrique, cabotin,
- les actrices en mal de reconnaissances,
- l'ex-femme toujours amoureuse,
- la fille de star paumé en manque d'amour paternel,
- le meilleur ami passeur de plats,
- ...
Il me semble qu'Inárritu s’amuse à dénoncer une vision cloisonnée du monde du spectacle tout en présentant lui-même une galerie de personnages rentrant dans des moules prédéfinis.
Au final c'est un excellent film pour peu que l'on se laisse porter par sa réalisation aussi présente qu'enivrante (hip).