Al et Birdy sont deux amis inséparables malgré leurs différences, le premier étant plus une tête brûlée, et le deuxième un doux rêveur, qui a une passion pour les oiseaux. La guerre du Vietnam va les transformer, physiquement pour l'un, gravement blessé au visage. Quant à Birdy, il va se terrer dans un mutisme tel qu'il va littéralement se prendre pour un oiseau et ne plus jamais parler. Leur supérieur espère que Birdy va devenir à nouveau normal en laissant Al parler de leurs souvenirs en commun.
Disparu en 2020, Alan Parker n'a guère laissé de traces dans la cinéphilie et c'est dommage ; pourtant, c'est un réalisateur qui a compté dans les années 1970 et 1980, où on ne compte plus ses grands films, aussi bien Midnight express que Fame. Là, il a repris un roman, et l'a actualisé en parlant non plus de la Seconde Guerre Mondiale mais d'une guerre plus contemporaine, à savoir le Vietnam, montrée du doigt pour avoir brisé tant de jeunes, aussi bien physiquement que moralement. Et c'est ce qui est arrivé à Birdy, formidablement joué par Matthew Modine, qui semble peu à peu délaisser l'humanité pour devenir un volatile, jusqu'à dormir nu dans une cage géante fabriquée dans sa chambre auprès d'autres oiseaux. Le parallèle avec Nicolas Cage est intéressant, car ce dernier est montré comme un type terre-à-terre, bagarreur, dragueur, et dont la personnalité de Birdy, aux antipodes de la sienne, va le transformer. Il y a tant de beaux moments dans ce film, comme le final qui est assez surprenant, qui peut être vu aussi comme un rêve, que le point de départ, qui peut être ridicule, je croyais que Modine allait littéralement voler, est plausible, car il devient peu à peu autre chose. Non pas de la folie, mais comme un refuge face à l'inhumanité de ce monde, et surtout, épris de liberté...
Étonnamment, le film a été un échec en Amérique, et un succès partout ailleurs, notamment grâce à la musique signée Peter Gabriel, mais j'ai l'impression qu'il a depuis gagné ses lettres de noblesse. Et ça mérite de se plonger dans l’œuvre d'Alan Parker, cinéaste très intéressant, car il a souvent tourné dans des genres très différents.